Le président de l’Instance Nationale de Lutte contre la Corruption (INLUCC), Chaouki Tabib, a révélé, jeudi, que des dizaines de dossiers de corruption dans le secteur de la santé ont été soumis à la justice depuis 2016, notant que le taux de traitement de ces dossiers “reste faible, ne dépassant pas les 10%”.
Dans une déclaration à la TAP en marge du forum international sur la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption dans le secteur de la santé, sur le thème “l’information est un moyen de lutte contre la corruption”, Tabib a indiqué que les dossiers de corruption remis à la justice portent sur le vol de médicaments, l’affaire des stents périmés, fausse facturation, détournement des patients du secteur public au secteur privé et fraude lors de l’acquisition des équipements.
Il a souligné que depuis 2016, la justice a rendu son verdict final dans seulement 10% des affaires de corruption et dans 20% des dossiers de corruption qui remontent à 2011 attribuant la faiblesse de ce taux, à la lenteur des procédures judiciaires et à la complication de certains dossiers, outre le manque en ressources humaines, matérielles et logistiques.
Il a rappelé que l’INLUCC, dans le cadre de sa stratégie nationale de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, a choisi, depuis 2016, de lutter contre la corruption dans le secteur de la santé publique, un secteur qu’elle considère prioritaire au même titre que la douane, la sécurité et les municipalités.
Tabib a ajouté que le tiers des rapports annuels de l’INLUCC élaborés depuis 2016 sur ses activités et sur les affaires transmises à la justice, ont été consacrés aux recommandations, étant donné que “le secteur de la santé se retrouve en proie à la corruption et à la mauvaise gouvernance et nécessite une réforme en profondeur”, a-t-il dit.
Pour sa part, la doyenne de la Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis, Neila Chaâban, a souligné que ce forum, aspire, en premier lieu, à la sensibilisation à l’impératif d’instaurer la transparence comme fondement de la bonne gouvernance et à permettre aux citoyens d’accéder à l’information.
Elle a dans ce sens considéré que l’adoption de la loi relative à l’accès à l’information et son entrée en vigueur depuis 2016, n’a pas empêché l’émergence de plusieurs problématiques au niveau de l’accès aux informations à caractère public, évoquant l’absence de la fonction de “chargé de l’accès à l’information dans certaines structures publiques”.
Les travaux du deuxième Forum international sur la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption dans le secteur de la santé se poursuivront jusqu’au vendredi 15 novembre courant à la Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis, et se focaliseront sur les thèmes de la protection des données personnelles du patient, la gestion des risques de corruption dans le secteur de la santé et le conflit d’intérêt dans le secteur.