Des dizaines de manifestantes ont observé, mercredi, un mouvement de protestation devant l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), parallèlement à la tenue de la séance inaugurale de l’ARP dédiée à la prestation de serment, pour dénoncer la présence du député Zouhair Makhlouf à l’ARP, accusé de harcèlement sexuel, alors que ce dernier nie l’accusation et désapprouve “une condamnation au préalable avant que la justice ne rende son verdict”.
Les manifestantes, rassemblées par dizaines devant l’ARP, arborant tee-shirt noirs qui portent les slogans “le harceleur ne légifère pas” et “Appliquez la loi 58”, en référence à la loi organique n° 58 de l’année 2017 relative à l’élimination de la violence faite aux femmes, appelant à la condamnation du député Zouhair Makhlouf.
Zouheir Makhlouf, membre du parti “Au cœur de la Tunisie”, est poursuivi en justice, sur fond de soupçons de harcèlement sexuel, qui le poursuivent à la suite de la publication sur les réseaux sociaux, de photos “compromettantes”, prises à proximité d’un lycée secondaire à Dar Chaaban El Fehri (Nabeul),
Le premier juge d’instruction près le tribunal de première instance de Nabeul, avait décidé le mois dernier, de maintenir Zouhair Makhlouf en liberté, jusqu’à complétion de l’enquête. Une situation qui a poussé un certain nombre d’organisations de défense des droits de l’Homme à demander l’accélération des procédures relatives à cette affaire, dans la garantie des conditions d’un procès équitable, avant que l’accusé ne bénéficie de l’immunité parlementaire.
Pour sa part, Zouhair Makhlouf, député du parti “Au cœur de la Tunisie”, a déclaré à l’Agence TAP qu’il “soutient tout mouvement de protestation contre le phénomène de harcèlement sexuel ou de la violence faites aux femmes”, désapprouvant néanmoins, “l’implication” de quelques associations dans “sa condamnation préalable”, avant que le jugement ne soit prononcé.
Makhlouf a affirmé avoir présenté tous les éléments prouvant son innocence au juge d’instruction affirmant: “Je suis innocent et mon innocence sera attestée par le pouvoir judiciaire” Et d’ajouter “certaines associations aiment à se substituer au pouvoir judiciaire, c’est une position indigne car cela porte atteinte à la vie des personnes et à leur sécurité.”.
Pour sa part Naoures Ellafi, responsable de la campagne “Ena zeda” (Moi aussi), mouvement analogue de la campagne internationale “Me too”, ayant été lancée par des citoyennes tunisiennes contre le harcèlement sexuel, a indiqué que l’objectif de la campagne “Le harceleur ne légifère pas” est de lutter contre l’impunité.