Présidentielles 2019 : I Watch détecte 241 infractions au cours de la campagne électorale

La coordinatrice du projet d’observation des campagnes électorales au sein de l’ONG ” I Watch “, Fadoua El Ouni, a affirmé, samedi, que 241 infractions ont été détectées au cours de la présidentielle anticipée.

Tenant une conférence de presse, à Tunis, El Ouni a précisé que ces infractions concernent la propagande politique (25%), la violence électorale (24%), la collecte de numéros de téléphones (14%), l’achat de voix (10%) et la collecte des cartes d’identité nationales (7%).

” Les infractions concernent, également, la présence et la participation de figures religieuses connues, dans la campagne (7%), l’incitation de candidats à la haine, des actes de violence (6%), l’organisation d’activités dans le cadre de la campagne à l’intérieur des entreprises publiques (6%) et l’exploitation du prêche de vendredi (1%) “.

La coordinatrice a fait savoir que “I Watch” est parvenue, au cours de l’opération de l’observation, qui a démarré le 26 août 2019 et qui a concerné 11 candidats à la présidentielle, à détecter plusieurs pratiques qui se sont répétées dans différentes régions et circonscriptions électorales, et qui ne relevaient pas seulement, de certains candidats .

Il s’agit de “l’exploitation d’enfants dans la plupart des activités des candidats dans toute la République, de paiement de jeunes et d’adolescents pour qu’ils portent une tenue faisant la propagande d’un candidat, participent aux meetings et dégradent des affiches électorales”.

Les infractions consistent, également, à ne pas informer l’ISIE du programme d’activités des candidats dans les délais fixés par la loi ou de changements introduits dans leurs activités.

Elle a affirmé que le climat général au cours de la campagne pour la présidentielle anticipée est passé d’un état de tension relative, durant la première semaine, à une violence, allant parfois même, jusqu’à la confrontation, durant la deuxième semaine.

Et de préciser que cette violence s’est manifestée, dans la plupart du temps, par une violence verbale et un harcèlement des observateurs, des journalistes et des citoyens, qui montrent leur opposition à la visite de certains candidats, à l’exception de certains cas, où une violence physique a été enregistrée.

Pour sa part, la présidente des programmes d’I Watch, Yosra Mokadem, a présenté un ensemble de recommandations, dont, notamment, un appel lancé à l’ISIE , pour qu’elle augmente le nombre d’observateurs et en forme davantage, ainsi qu’à mettre à la disposition des observateurs de l’instance, une tenue unique pour qu’ils soient reconnaissables.

Pour ce qui est des élections législatives, elle a appelé les parties politiques à respecter le calendrier de la campagne, ainsi que tous les observateurs, les citoyens et les journalistes.

Elle a avancé que le travail des observateurs des différentes composantes de la société civile ne consiste pas, seulement, à détecter les infractions mais aussi, à refléter la réalité de la marche de la campagne électorale.