Depuis le 23 octobre 2011, le parti islamiste tunisien, Ennahdha, avait la certitude de gagner. Il s’agit d’un mouvement politique qui a toujours défendu ses idées depuis sa fondation en 1981.
Après avoir surfé sur la vague de la révolution de Janvier 2011, en remportant les élections de l’Assemblée nationale constituante de la même année, le parti n’a pas pu réédité cet exploit à l’occasion des élections générales (législatives et présidentielle) de 2014. Du coup, c’est le mouvement fondé par Béji Caïd Essebsi, Nidaa Tounes, qui avait raflé la mise en 2014.
Mais erreur de jugement ou faux calculs, Béji avait jugé bon d’associer le parti islamiste au pouvoir. Avec les conséquences qu’on connaît.
Pour sa part, Rached Ghannouchi, le président du mouvement Ennahdha, dans ses différentes déclarations et interviews, a toujours souligné qu’il fallait encourager les jeunes à devenir actifs dans la vie politique. Mais en même temps, au cours de l’année 2018 notamment, on l’a vu soigner son apparence vestimentaire, sans doute pour une éventuelle candidature à la présidentielle de 2019. Or, aucun sondage ces derniers mois n’a montré qu’il pourrait gagner cette élection s’il se présentait.
Et dans ces conditions et estimant que son parti risque gros cette fois-ci dans les prochaines élections, le président islamiste veut carrément tourner le dos à ses “encouragements” et se présenter lui-même en tant que tête de liste à la circonscription de Tunis 1 pour les législatives de 2019.
Certains ont déjà trouvé une raison à cela: selon les statuts d’Ennahdha, Rached Ghannouchi n’a plus le droit de se présenter à la tête dudit parti. Alors, la meilleure façon et le meilleur endroit de pouvoir continuer à exercer “sa politique”, ce sera peut-être à l’Assemble des représentants du peuple. Avec probablement une capacité de nuisance que les Tunisiens ne mesurent pas encore.
Conclusion: chers lecteurs, chers électeurs, oubliez toutes les promesses que vous baratiner les politiciens.
On vous l’aura dit.