Le baromètre arabe – Vague 5 (2018-2019) : Résultats du sondage sur la Tunisie

La moitié des Tunisiens considèrent que la situation économique est le défi le plus important auquel le pays fait face.
La perception de la corruption est élevée, parmi les plus élevées de la région arabe.

La proportion des Tunisiens qui songent à quitter le pays a augmenté. Cette augmentation concerne en particulier les jeunes et ceux qui ont fait des études supérieures.

Les Tunisiens pensent à émigrer pour des raisons d’ordre économique. Pour la majorité, l’Europe est la destination préférée.
La confiance en les institutions de souveraineté est disparate.

Les perceptions des libertés en recul, ainsi que l’intérêt pour la politique.

Les taux de stress et de dépression sont très élevés, parmi les plus élevés de la région arabe.

Méthodologie du sondage

Période du terrain : du 29 octobre au 4 décembre 2018.
Cible de l’étude : les citoyen(ne)s adultes (âgé (e) s de 18 ans et plus).
Méthode d’échantillonnage : échantillonnage probabiliste par stratification
Cadre d’échantillonnage : Les données du recensement général de la population et des ménages de 2014.
Strates : Les gouvernorats et les milieux (urbain/rural)
Nombre de strates : 46 (étant donné que Monastir et Sousse sont 100% urbaines)
Milieu : urbain et rural
Sélection des maisons : choix des maisons moyennant un pas à compter à partir d’un point de départ choisi
aléatoirement.
Sélection du répondant : aléatoirement via la table Kish.
Technique de la collecte des données : des interviews en face à face avec la saisie des données sur tablettes.
Nombre d’interviews : 2400

Les principaux défis auxquels fait face la Tunisie

La moitié des Tunisiens (48%) estiment que la situation économique est le plus grand défi auquel le pays est confronté. La question du terrorisme (13%) et de la corruption (12%) fait partie des autres défis majeurs auxquels la Tunisie fait face. La situation économique reste une priorité absolue à ce stade, étant donné la grande disparité entre elle et les autres défis.

Question posée : quel est le défi le plus important auquel votre pays fait face à ce stade ?

Perceptions élevées de corruption …
Neuf Tunisiens sur dix (90%) considèrent la corruption comme « très » ou «moyennement» répandue dans les institutions de l’État. Il est à noter également que la perception de la corruption a connu une augmentation de 21 points par rapport à 2011 et 2013.

Question posée : Dans quelle mesure pensez-vous que la corruption existe dans les institutions et agences publiques de votre pays ?

Dans le cadre du sondage, les citoyens ont été également interrogés sur la nécessité de payer des pots-de-vin afin d’accéder à de meilleurs services publics. Les questions étaient à propos des services de santé et d’éducation. Pour la santé, 47% des Tunisiens ont déclaré qu’il est « absolument nécessaire » ou « nécessaire » de verser des pots-de-vin à un agent public pour obtenir un meilleur service de santé. Alors que 49% des citoyens estiment qu’il n’est pas nécessaire de payer un pot-de-vin. En ce qui concerne l’éducation, 43% des citoyens ont déclaré qu’il est « absolument nécessaire » ou « nécessaire » de verser des pots-de-vin à un agent public pour obtenir un meilleur service. Alors que 55% des Tunisiens le considèrent comme « pas nécessaire » ou « pas du tout nécessaire ».

Questions posées :
A votre avis, dans quelle mesure pensez-vous qu’il est nécessaire de verser un pot-de-vin à un agent public pour obtenir de meilleurs services d’éducation dans votre pays ?
À votre avis, dans quelle mesure pensez-vous qu’il est nécessaire de verser un pot-de-vin à un agent public pour obtenir de meilleurs services de santé dans votre pays ?

Si l’on compare avec les autres pays arabes, la Tunisie se trouve dans une position assez confortable : elle est au huitième rang parmi les onze pays arabes, en termes de perception des citoyens de la nécessité de payer des pots-de-vin pour obtenir des services de santé (47%) et d’éducation (43%) meilleurs.

Le désir d’émigrer s’accroit
Un tiers des citoyens tunisiens (33%) pensent à émigrer. La plupart sont jeunes (18-29 ans), le taux passe à 56% chez cette cible et ceux ayant fait des études supérieures (51%). 73% des personnes souhaitant émigrer veulent partir pour des raisons économiques. L’Europe est la destination privilégiée (57%), suivie de l’Amérique du Nord avec un taux de 12%.

Question posée : certaines personnes pensent émigrer de leur pays et vivre dans un autre. Avez-vous déjà pensé à émigrer de votre pays ?