La directrice du programme de l’égalité des genres au centre international pour la justice transitionnelle (ICTJ) Kelli Muddell, a appelé vendredi le gouvernement tunisien à organiser un dialogue national avec les femmes victimes de violations sous l’ancien régime dictateur pour établir un calendrier d’indemnisation selon l’urgence des cas et ce, en partenariat avec les différentes composantes de la société civile.
Lors d’une conférence débat organisée à Tunis par l’association ” Tounissiet ” sur la justice transitionnelle et les droits des femmes : lecture du rapport final de l’instance vérité et dignité, l’intervenante a précisé que l’élaboration d’un calendrier vise la priorisation des cas urgents qui méritent des indemnisations rapides de la part du fonds de la dignité étant donné que la conjoncture actuelle du pays ne permet pas d’indemniser toutes les femmes victimes de violations en même temps.
Kelli Muddell a souligné la nécessité de maintenir la liste des victimes ouvertes puisqu’elle peut inclure d’autres personnes après la vérification de leurs dossiers.
De son côté, la vice-présidente de l’association ” Tounissiet ” Hend Bouziri, a présenté une série de recommandations pour l’intégration du genre social dans le processus de la justice transitionnelle comme l’amendement de l’article 3 de la loi sur l’élimination de la violence contre la femme en définissant la violence politique pour inclure la violence institutionnelle des structures de l’Etat et la violence juridique exercée à travers la législation et les politiques.
Dans ce cadre, Bouziri a mis l’accent sur l’importance d’intégrer l’approche du genre social dans tous les départements ministériels pour lutter contre toute forme de violence contre la femme et garantir aux victimes de violations la prise en charge nécessaire.