L’interdiction d’une émission TV constitue un “grave précédent” qui menace la liberté d’expression et d’information, a averti la Haute autorité indépendante pour la communication audiovisuelle (HAICA).
Le juge d’instruction du 10ème bureau près du tribunal de première instance de Tunis d’interdire la diffusion d’un reportage tv programmé dans l’émission ” Les Quatre vérités” sur la chaîne privée ” El Hiwar Ettounsi ” au sujet du décès tragique de nouveau-nées à la maternité de la Rabta.
Le même juge a également décidé l’interdiction de rediffuser le programme “50-50″ de la chaine privée ” Carthage+ ” traitant du même sujet.
Dans une déclaration, la HAICA juge insensée la décision de la justice en se basant sur le bon déroulement de l’enquête et la confidentialité des investigations, mettant en garde contre le retour au contrôle systématique des médias qui renvoie à la période de la dictature.
Les deux décisions empiètent sur les prérogatives de la HAICA, l’instance qui a l’exclusivité de contrôler le degré de respect, par les médias audiovisuels, des réglementations en vigueur.
Les entreprises de presse ont le devoir d’aborder différentes questions pour éclairer l’opinion publique et garantir le droit des citoyens à l’information, insiste l’instance qui avertit que la rétention de l’information implique, inévitablement l’absence de transparence et une perte de confiance dans les institutions de l’Etat.
La HAICA souligne, dans sa déclaration le souci de garantir la liberté de l’audiovisuel tout en consacrant la responsabilité des médias.