Tunisie : Les cadres d’animation socio-éducative protestent contre le retranchement de leurs salaires

Des cadres d’animation socio-éducative de différentes régions du pays ont observé lundi matin un sit-in devant le siège du ministère de la femme, de la famille, de l’enfance et des séniors à Tunis pour protester contre le retranchement ” injustifié ” de leurs salaires et appeler le ministère à accorder plus d’importance au secteur de l’enfance qu’ils considèrent ” marginalisé “.

Les manifestants ont estimé que la ministre actuelle n’accorde pas l’intérêt qu’il faut à l’emploi des diplômés de l’Institut supérieur de l’enfance considéré comme étant l’un des premiers en Afrique.

Dans une déclaration à l’agence TAP, Youssef Souaï, directeur d’un club d’enfance à Mahdia a souligné que le sit-in vise non seulement à dénoncer le retranchement injustifié des salaires mais également à tirer la sonnette d’alarme contre la marginalisation du secteur de l’enfance en Tunisie.

Selon lui, la ministre a négligé le rôle des cadres de l’enfance et a compté sur l’organisation nationale de l’enfance tunisienne pour promouvoir le secteur alors que les clubs d’enfance répartis sur l’ensemble du pays sont des structures publiques officielles gérées par des cadres de l’enfance et constituent des espaces appropriés pour l’encadrement des enfants.

La même source a également critiqué les partis politiques qui n’ont pas misé, sur le secteur de l’enfance au moment où les enfants sont de plus en plus cible d’agressions physiques et morales et ont besoin d’un encadrement spécialisé.

Par ailleurs, Souaï a indiqué que le retranchement des salaires a été aux alentours de 60 dinars estimant qu’il s’agit d’une action orchestrée visant la marginalisation des cadres d’enfance.

Dans ce contexte, il a appelé le gouvernement à augmenter le budget du ministère de la femme, de l’enfance, de la femme et des séniors qui a été limité à 0,32% du budget total de l’Etat de 2019.

Contactée par l’agence TAP, une source au ministère de la femme, de la famille, de l’enfance et des séniors a expliqué qu’en application des augmentations générales et spécifiques dans les salaires de tous les travailleurs dans les différents ministères au titre des années 2016, 2017 et 2018, le centre national d’informatique s’est rendu compte que les cadres d’animation socio-éducative ont bénéficié à la fois d’une augmentation de la prime mensuelle spécifique et d’une augmentation sous forme de réduction des impôts ce qui est contraire à la loi.

La même source a précisé que de cette manière les cadres d’animation socio-éducative relevant du ministère de la femme, de la famille, de l’enfance et des séniors sont devenus mieux payés que leurs homologues au ministère de la jeunesse et des sports ce qui a nécessité la rectification de cette anomalie et l’alignement des salaires.