Le ministre de l’Education, Hatem Ben Salem, fait savoir que le nombre des décrocheurs scolaires s’élève à 280 élèves par jour, soulignant que ce phénomène touche essentiellement les garçons et fait perdre à l’Etat 1,135 milliard de dinars du budget global du ministère de l’Education, d’où la nécessité, a-t-il dit, “d’élaborer une politique nationale globale pour faire face à ce problème”.
Auditionné, jeudi 28 février, par la Commission de la femme, de la famille et des personnes âgées à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Ben Salem a ajouté que son département ne peut pas lutter seul contre l’abandon scolaire et assurer le suivi des décrocheurs, en l’absence de coordination, notamment avec le ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi, d’où l’impératif de conjuguer les efforts de toutes les parties concernées pour parvenir à des solutions.
Ben Salem a, également, indiqué que le nombre de décrocheurs est, en augmentation continue, soulignant à cet égard que le ministère a recensé l’année dernière 101.000 décrocheurs et que plus de 526.000 élèves ont abandonné l’école au cours des cinq dernières années.
Ces chiffres concernent, selon Ben Salem, les élèves de la troisième année primaire jusqu’au baccalauréat. Le taux de décrochage pour les classes de la quatrième, cinquième et sixième année primaire s’élève à 41% contre 49% pour les élèves de la première année secondaire.
Il a ajouté que la plupart des décrocheurs se retrouvent ainsi dans la rue, en proie à de graves menaces dont la toxicomanie et la délinquance, ce qui a poussé le ministère à s’activer pour lutter contre le phénomène de l’échec scolaire en s’inspirant des expériences internationales ayant fait leur preuve dans ce domaine, et à travers des mesures telles que la programmation de séances de rattrapage les samedis.
Dans cette même perspective, Ben Salem a indiqué que des cellules d’écoute destinées aux élèves ont été mises en place au sein des établissements scolaires, avec le soutien du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), en attendant de généraliser l’expérience sur la totalité des institutions éducatives, et ce, en parallèle à “l’Ecole de la seconde chance”, un mécanisme qui se concrétisera à partir de la prochaine année scolaire par le biais de l’ouverture de la première école du genre à Bab El Khadhra, dans une tentative de repêcher les décrocheurs.
En ce qui concerne la question des classes préscolaires, que certains députés ont soulevée lors de cette session, le ministre a précisé que 88% des élèves inscrits à la première année primaire ont fait l’année préparatoire, tandis que les 12% des élèves restants, vivant la plupart dans des régions intérieures, n’ont pas eu cette chance en raison de l’incapacité de l’Etat à instaurer ce genre de classes dans des zones où la population est dispersée et où le nombre d’élèves est réduit.
A cet égard, il a souligné la nécessité d’adopter un programme spécial pour les classes préparatoires et à dispenser une formation spécifique au profit des éducateurs qui se chargeront de ces classes, annonçant la restructuration de 30 classes préparatoires au cours de la prochaine année scolaire autour d’un programme unifié.
Les députés ont salué les efforts déployés par le ministère de l’Éleducation pour concevoir des solutions pratiques aux problèmes de l’éducation et d’interagir de manière positive avec les divers dossiers existants, appréciant la récente initiative du ministère relative à l’enregistrement à distance, et l’intégration du système de correspondance instantanée entre les enseignants et les parents en tout ce qui concerne l’élève.
Les députés ont, en outre, appelé le ministre de l’éducation à redoubler d’efforts pour lutter contre l’abandon scolaire eu égard aux chiffres alarmants enregistrés d’année en année, soulignant la nécessité d’entrevoir des solutions pratiques pour éradiquer ce phénomène.