Depuis le déclenchement de la Révolution du Jasmin en Tunisie, l’économie turque n’a cessé de fleurir dans notre pays qui a été le premier cobaye de la théorie de la “démocratisation des pays arabes”, concoctée par l’ancien président américain, George Walker Bush.
Projet du Grand Moyen-Orient
Alors qu’il était président de la première puissance mondiale, Bush fils a émis sa théorie en 2004, qui a été mise en pratique quelques années plus tard.
L’objectif était de présenter un projet au Moyen-Orient pour changer l’éducation, l’économie et la politique. Il s’agit du projet du Grand Moyen-Orient.
Le Moyen-Orient a toujours représenté un axe clef de la politique étrangère américaine, depuis les années 40. De par sa dimension pétrolière, il contient l’une des bases indispensables au développement de l’économie américaine.
Il faut savoir que le projet du Grand Moyen-Orient désigne un espace qui s’étend entre le Maghreb et le Pakistan en passant par la Turquie et la péninsule arabique.
Le projet du Grand Moyen-Orient a touché à la Tunisie plusieurs années après le départ de George Walker Bush.
Déclenchement du Printemps arabe
Sous l’administration Barack Obama, le Printemps arabe a soufflé sur plusieurs pays du Maghreb et a fait chuter des régimes en place depuis plus de 20 ans :
- Zine Abidine Ben Ali au pouvoir depuis 23 ans
- Mouammar Kadhafi au pouvoir depuis 42 ans
- Hosni Moubarak au pouvoir depuis 29 ans
- Ali Abdallah Saleh au pouvoir depuis 35 ans.
D’autres soulèvements populaires ont failli faire chuter des monarchies, comme au Maroc, et aussi des Républiques (Algérie, Syrie), mais les dirigeants en place ont résisté aux manœuvres de déstabilisation pour laisser régner l’ordre.
La Syrie est le pays qui a le plus souffert de ces manifestations suite à l’installation des extrémistes dans certaines régions.
Le plan du Grand Moyen-Orient a permis à certains pays, faisant partie de cette carte géographique, de profiter de la chute des régimes pour avoir un “pied économique” dans d’autres pays. C’est le cas de la Turquie en Tunisie.
L’”invasion” turque en Tunisie
Les magasins des grandes surfaces sont surchargés d’articles, en plastique majoritairement, “Made In Turkey”. Cette invasion est telle que même les produits faits en Tunisie ont disparu des étagères des magasins.
L’invasion turque ne s’est pas limitée à notre commerce, où les magasins de prêt-à-porter ont envahi le pays. Les politiciens proches de l’AKP parlent de prendre l’exemple sur le régime turc qui, pourtant, bâillonne les libertés fondamentales, la presse et les journalistes entre autres.
Les esprits de certains tunisiens sont comme émerveillés à l’idée de faire un voyage touristique dans les villes les plus prisées de ce pays.
Les Tunisiennes portent aussi un voile à la turque avec une crinière qui dépasse rappelant les Têtes de Cônes, un film d’extra-terrestres qui s’installent sur terre.
Mais encore. Même nos poubelles sont devenues turques. Des poubelles plantées dans plusieurs coins de Tunis, en contrepartie des dons ont été faits aux municipalités de certaines villes pour participer à la propreté des rues, des engins mis de côté, peut-être bien qu’ils n’ont jamais été utilisés.
Aujourd’hui, la Turquie convoite les étudiants tunisiens. A la Cité de la Culture de Tunis, un rendez-vous a été programmé pour présenter les avantages d’étudier … En Turquie.