Tunisie – Assassinats politiques : La défense accuse le Parquet de protéger les criminels

Abdennacer Laouini, membre du collectif de défense de Chokri Belaïd, a accusé le ministère public de “complicité”, à la suite de l’annulation de la conférence de presse qu’il devait tenir, ce jeudi, au Pôle judiciaire, économique et financier.

La conférence de presse, a-t-il expliqué, allait jeter la lumière sur le processus judiciaire relatif à l’affaire de “l’appareil secret” d’Ennahdha et de son présumé lien avec les assassinats politiques.

Le ministère public est en train de “protéger les criminels et de cultiver le flou” autour de l’affaire, a-t-il dit aux journalistes présents, venus pour la couverture de la conférence de presse.

Pour Me Laouini, le ministère public est “impliqué dans la dissimulation de la vérité” dans l’affaire des assassinats politiques et celle de l’appareil secret du mouvement Ennahdha.

Selon lui, le ministère public cherche à “fuir la confrontation”. Aujourd’hui, a-t-il dit, le Parquet “allait présenter des fausses informations”. Mais, a-t-il soutenu, la défense est déterminée à aller jusqu’au bout et à fournir les preuves nécessaires.

Il a, par ailleurs, déploré le piétinement de l’enquête. D’après Me Laouini, à la caserne d’El Aouina, il y a des tentatives de fausser les résultats de l’enquête technique relative aux téléphones mobiles.Ces pratiques ont lieu sur instructions du ministère public et du procureur de la République près le Tribunal de Tunis, a-t-il dit.

Joint par l’Agence TAP, le porte-parole du pôle judiciaire, Sofiene Sliti, a indiqué que la conférence de presse devait se tenir aujourd’hui pour jeter la lumière sur le processus judiciaire relatif à l’affaire (en question) de “l’appareil secret” d’Ennahdha et sur le dossier des assassinats.

Il est du devoir du Parquet d’informer l’opinion publique sur les circonstances de l’affaire, a-t-il dit. La présence, aujourd’hui, du collectif de défense avait pour but de “harceler” et de “faire pression” sur le parquet, ce qui nous a poussé à annuler la conférence de presse afin d’éviter tout problème.

Sliti a déclaré avoir contacté, au nom du ministère public, le président du Syndicat national des journalistes tunisiens, Neji Bghouri, pour s’excuser auprès des journalistes de l’annulation de la conférence de presse.