Tunisie : BCE souhaite éviter “à tout prix” la grève générale du 17 janvier

A l’occasion du 8e anniversaire de la révolution, le président de la République a souhaité, lundi, éviter “à tout prix” la grève générale prévue le 17 janvier, “car les conséquences négatives qui en découleront seront plus importantes que les bénéfices qui peuvent être tirés en cas de satisfaction des toutes les revendications”.

A l’ouverture de l’exposition “Before the Fourteenth, instant tunisien”, au Musée du Bardo, le chef de l’Etat a appelé le peuple tunisien à “unifier les rangs afin de surmonter la crise à laquelle fait face la Tunisie”. “Seule l’union de tous va permettre de surmonter la crise”, a-t-il lancé.

Les événements du 26 janvier 1978, a-t-il rappelé, s’étaient soldés par plusieurs morts et l’emprisonnement de plusieurs autres, outre la dispersion de l’union nationale dont les conséquences n’ont pu être surmontées qu’au bout de plusieurs décennies.

Caïd Essebsi a, par ailleurs, souligné l’urgence de trouver une solution à “la détérioration du pouvoir d’achat des citoyens”, considérant qu’il s’agit d’un motif légitime pour appeler à la grève générale. “Il faut, cependant, prendre en considération la situation actuelle du pays afin de ne pas reproduire le scénario de janvier 1978”, a-t-il conseillé.

Et d’ajouter que “cela était plus important que de se consacrer à la formation d’un parti politique œuvrant pour le compte du gouvernement actuel (en allusion à la Coalition nationale, proche du chef du gouvernement Youssef Chahed, qui compte annoncer un nouveau projet politique).

Pour le chef de l’Etat, cela a contribué à retarder le processus démocratique dans le pays.
Huit ans après la révolution, a-t-il poursuivi, plusieurs acquis non négligeables ont été réalisés dont notamment la liberté de la presse et d’expression et l’instauration du processus démocratique basé sur l’organisation d’élections, l’élaboration d’une nouvelle constitution et l’installation d’instances constitutionnelles.

Le président de la République a, par ailleurs, fait remarquer que l’expérience démocratique doit être protégée au vu des nombreuses revendications qui ont été soulevées au lendemain de la révolution liées aux problèmes du chômage, de la pauvreté et de la marginalisation qui, huit ans après, n’ont pas été résolus.

Il a, toutefois, salué la “singularité de l’expérience tunisienne” qui a propulsé la Tunisie aux premiers rangs, au plan régional, en matière de démocratie.

Caïd Essebsi a, par ailleurs, appelé le peuple tunisien à tout mettre en œuvre pour réaliser les revendications de la révolution, “afin que les efforts de ceux qui ont sacrifié leurs vies pour la patrie ne soient pas vains”.

Il a formé l’espoir de voir la liste des blessés et martyrs de la révolution publiée dans les plus brefs délais dans le JORT, “dans la mesure où la commission des martyrs et blessés de la révolution relevant du Comité supérieur des droits de l’Homme et des libertés fondamentales a établi la liste depuis un an.

Le chef de l’Etat a, par ailleurs, souligné l’importance pour le peuple tunisien de préserver la révolution comme étant un acquis qu’il faut préserver, estimant que “la Tunisie est toujours debout et l’année 2019 sera meilleure”.

Il a, en outre, fait part du souhait d’instaurer de nouvelles traditions politiques en Tunisie pour assurer l’alternance au pouvoir, comme étant une des conditions sine qua non à l’instauration de la démocratie. Une démocratie, a-t-il dit, qui ne peut être consacrée sans la mise en place d’un Etat de droit et d’égalité devant la loi et de la liberté d’expression, d’organisation et de manifestation dans le respect de la loi.