Mohamed Ennaceur : La lutte contre la corruption implique une mobilisation collective

Le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) Mohamed Ennaceur a affirmé vendredi à Tunis que la lutte contre la corruption implique une mobilisation collective de l’ensemble des acteurs politiques et de la société civile et une action quotidienne qui ne concerne pas une catégorie sociale ou politique bien déterminée.

S’exprimant à l’ouverture du 3e congrès national de lutte contre la corruption, organisé les 7 et 8 décembre à l’initiative de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC), Ennaceur a estimé que la lutte contre la corruption est l’une des expressions de la société démocratique juste et équitable.

“Il faut asseoir une culture contre la corruption et les corrompus”, a-t-il insisté.

Il a exprimé le souhait de voir les éducateurs, les hommes de culture, les intellectuels, les penseurs et les médias contribuer aux efforts de lutte contre la corruption en vue de prémunir la société contre les défaillances pouvant engendrer des pratiques de corruption.

Pour lui, la lutte contre la corruption exige la mise en place d’un dispositif global s’appuyant sur une vision rationnelle et des stratégies efficaces qui se conforment à la loi et qui doivent être exécutées d’une manière ferme.

Le président de l’ARP a rappelé, à cet égard, les projets de loi adoptés durant le mandat parlementaire actuel en lien avec la lutte contre la corruption dont notamment la loi organique sur la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent et la loi organique relative au Pôle judiciaire financier et économique.

Evoquant l’élection dans les prochains jours des membres du conseil de l’Instance de la bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, Mohamed Ennaceur a indiqué que plusieurs commissions de l’ARP sont en train d’examiner 4 projets de loi en relation avec la question de la corruption, dont le projet de loi organique relatif à la Cour des comptes.

De son côté, Chawki Tabib, président de l’INLUCC a salué les efforts déployés par le législateur en Tunisie dans le sens de l’amélioration du cadre juridique et institutionnel de la lutte contre la corruption.

Il a, à cet égard, appelé à la promulgation des décrets d’application y afférents et à l’accélération de l’élection des membres du Conseil de la bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, une instance constitutionnelle prévue par l’article 13 de la Constitution.

Pour sa part, le secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe (UMA), Taieb Baccouche a souligné la nécessité d’être précis en ce qui concerne la notion de corruption et des personnes impliquées en la matière. Car, a-t-il précisé, l’usage de cette expression est parfois inapproprié et exige une clarification.

Selon lui, la lutte contre la corruption est une responsabilité sociétale tributaire d’une participation citoyenne et de celle des institutions de l’Etat et de la société civile.

Les participants à ce congrès, organisé avec le soutien du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et de l’Agence coréenne de coopération internationale (KOICA), débattront des réalisations enregistrées en matière de lutte contre la corruption et présenteront les recommandations nécessaires pour les prochaines périodes.

Le congrès se tient en marge de la célébration de la Journée nationale et internationale de lutte contre la corruption, le 9 décembre