Tunisie – JCC 2018 : Démarrage de la compétition officielle des longs métrages

Treize films de neuf pays seront en course pour le “Tanit d’Or” long métrage 2018″ des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC), qui connaissent dans cette édition 2018 le retour des pionniers Merzak Allouache, Mahmoud Ben Mahmoud et Abbas Fadhel tout en ouvrant la voie pour des jeunes talents prometteurs comme Meriam Ben Moubarak, Abu Bakr Shawky et Machérie Ekwa Bahango. Seront présents également des cinéastes africains et arabes avec des expériences différentes comme Mohcine Besri, Joud Said, Likarion Wainaina, Wanuri Kahiu, Joel Karekezi et les tunisiens Nejib Belkadhi et Mohammed Ben Attia.

Pour l’édition 2018 des JCC, la Tunisie participe avec trois longs métrages, le Maroc et le Kenya participent avec deux longs métrages, tandis que le reste est constitué d’œuvres cinématographiques arabes et africaines.

Dans la jungle du “Kivu” au Congo, le sergent Xavier, le héros de la guerre, Rwandaise et le soldat Faustin, qui n’a aucune expérience, se trouvent sur le territoire ennemi. Xavier et Faustin perdent tous les membres du bataillon et restent seuls sans provisions, dans la jungle congolaise la plus dangereuse du monde. Ces événements seront au coeur du film “La miséricorde de la jungle” dans sa toute première projection afro-arabe de la compétition officielle longs métrages.

Dans ce film franco-belge, le réalisateur Joel Karekezi continue à soulever les problèmes brûlants de l’Afrique qui ont été présents depuis son premier court métrage “Le Pardon”.

Dans la compétition officielle des long métrage des JCC 2018, sera en lice également le film “Laziza” dans sa première mondiale, et dans lequel la présence de la mère est mise en évidence encore une fois dans le travail de la biographie du réalisateur marocain Mohcine Besri, producteur du “Les Mécréants ” le film qui a remporté de plus d’un prix, y compris le Naguib Mahfouz Award pour le meilleur film arabe dans le Festival international du film du Caire.

Machérie Ekwa Bahango a rencontré plusieurs personnages sur son chemin, qui l’ont motivé à franchir le pas et à écrire sa première longue expérience narrative des enfants de la rue “MAKI’LA”.
Le film de Machérie Ekwa Bahango de la République démocratique du Congo (RDC) raconte la vie de “MAKI’LA”, une jeune fille de 19 ans qui a vécu dans la rue depuis l’âge de 13 ans, marié à Mbingazor, un caïd albinos qui l’a initiée à la vie de la rue : drogue, prostitution, vol… mais bientôt, leur relation basée sur l’exploitation et la violence tourmente MAKI’LA qui se sent prisonnière. Elle décide de quitter Mbingazor.

Le courant social africain tourne aussi autour des événements du film “Rafiki”, le premier film kenyan choisi pour participer au Festival de Cannes 2018, dans la section ‘’un certain regard’’, et qui a abouti à un partenariat entre les pays du Sud (une co-production entre le Kenya et l’Afrique du Sud).

“Rafiki” interdit de projection au Kenya (projection pendant une semaine seulement avec l’autorisation judiciaire afin qu’il puisse rivaliser pour les nominations aux Oscars) traite les relations sexuelles dans une société kényane conservatrice.

Ce film est inspiré du roman “Jambula Tree” de l’écrivain ougandaise Monica Arac, réalisé par Wanuri Kahiu, dont le premier court-métrage “Pumzi” a remporté le Tanit d’argent de courts métrages aux JCC 2010 et a été projeté au Sundance Cinema et a remporté le premier prix en Le Festival du film indépendant à Cannes et le prix “Citta di Venezia” à Venise 2010.

Lotfi, qui habite à Marseille, est contraint de revenir en Tunisie pour prendre soin de son fils autiste. Il s’agit de l’histoire d’un homme qui a perdu des liens et cherche à les restaurer dans un roman social et humain qui nous le présente le réalisateur de “Bastardo” le cinéaste tunisien Nejib Belkadhi dans son quatrième film, “Regarde-moi”, qui a fait sa première projection mondiale à la 43ème édition du Festival international du film de Toronto.

Le cinéaste algérien Merzak Allouache, qui a déjà remporté le Tanit d’Or à deux reprises ( “Omar Guetlato” 1978 et “Salut cousin ” 1996), revient aux Journées Cinématographiques de Carthage 2018 avec un film noir et blanc “Vent Divin” dans lequel il explore la psychologie perturbée d’Amine, un jeune homme taciturne vivant dans un petit village saharien où il passe beaucoup de son temps à la lecture du Coran et à la prière avant de rencontrer Nour, une jeune djihadiste.

Le Maroc rivalise avec un deuxième film pour la compétition officielle Longs Métrages de Fiction par le film “Sofia” primé au Festival de Cannes 2018 avec le prix du scénario pour la section “Certain Regard” réalisé par Meryem Ben M’barek, auteure du court-métrage “Jennah” sélectionné pour l’Oscar 2015.
Sofia, 20 ans, vit avec ses parents à Casablanca. Suite à un déni de grossesse, elle se retrouve dans l’illégalité en accouchant d’un bébé hors mariage. L’hôpital lui laisse 24 pour fournir les papiers du père de l’enfant avant d’alerter les autorités…

A son tour, le Kenya est en lice avec un deuxième film, le candidat pour l’Oscar 2019 ” Supa Modo”. Le film raconte l’histoire d’une petite fille en phase terminale et qui vit le reste de sa courte vie en tant que super héros grâce à sa famille et son village.

Ce film, qui a été présenté pour la première fois à la 68ème édition du Festival du film de Berlin, a été réalisé par Likarion Wainaina, le cinéaste, dont le court métrage “Between The Lines” a été le premier film kenyan à être diffusé sur la chaine IMAX au Kenya et nominé pour le AMVCA 2015 (Africa Magic Viewers Choice Awards) et a été choisi comme le meilleur court métrage programmé dans Festival de Cannes 2016.

Le deuxième film tunisien sélectionné pour la compétition officielle des longs métrages fictions JCC 2018, est le film de Mohamed Ben Attia “Mon Cher Enfant” Le réalisateur du film primé du prix “Première œuvre” de “Berlin 2016” pour le film “Hedi, un vent de liberté” a choisi d’aborder l’extrémisme religieux et la souffrance des parents après le décervelage de leur fils.

La projection de “Mon Cher Enfant” aux JCC 2018 viendra après une première projection mondiale dans la “Quinzaine du réalisateur” au Festival de Cannes et une tournée de festivals internationaux dont Le Festival du Film El Gouna, au cours duquel le film a remporté le prix du “meilleur acteur” ainsi que le grand prix du Festival du Film Méditerranéen à Bastia, France.

Réalisé par Abbas Fadhel, le film irakien “Yara “, qui a été le seul film arabe dans la compétition officielle du Festival international du film de Locarno, a déjà participé aux prix Tanit avec les films “Retour à Babylone” en 2002, “Nous les Irakiens ” en 2004 et “Homeland / Irak Année Zéro ” en 2015. Son dernier film a obtenu le Tanit d’argent de la compétition officielle long-métrage documentaire.

Les scènes humaines dominent le premier long métrage d’Abu Bakr Shawky, “Yomeddine”. Un lépreux, un orphelin nubien et leur âne quittent pour la première fois les confins de la colonie de lépreux et parcourent l’Egypte à la recherche de leur foyer et de leur famille.
“Yomeddine”, un film sur les minorités marginalisées en Egypte, a participé à la Palme d’or du Festival de Cannes 2018 et a remporté le prix de “François Chalet”.

Le troisième film tunisien de la compétition officielle longs métrages de fiction est “Fatwa”, la nouvelle œuvre de Mahmoud Ben Mahmoud, qui traite de l’extrémisme religieux en Tunisie.
Dans “Fatwa”, Brahim Nadhour, un Tunisien installé en France, rentre à Tunis pour enterrer son fils mort dans un accident de moto. Il découvre que le jeune Marouane militait au sein d’un groupuscule islamiste radical. Brahim décide de mener son enquête pour comprendre les raisons de sa radicalisation et identifier les personnes qui l’ont endoctriné.

Pour la quatrième fois, Joud Said revient aux JCC, et avec cette nouvelle édition 2018, le cinéaste syrien présente le film “Le voyage inachevé” dans sa première projection mondiale, après un premier court métrage, puis deux longs métrages, “Once Again” et “La pluie de Homs” dans la compétition officielle du Festival.
“Le voyage inachevé” raconte l’histoire de Bahaa qui se prépare à quitter la ville d’Alep, déchirée par la guerre, pour retourner dans sa ville natale, avec d’autres voyageurs, étrangers les uns aux autres. Ils devront s’arrêter à cause des combats en cours. Ils vont tenter de ramener à la vie un village détruit en attendant la fin de la guerre…