Tunisie : La coalition “Soumoud” pour le changement du mode de scrutin

La Coalition “Soumoud” estime que l’actuelle loi électorale “ne consacre pas la démocratie et ne reflète pas la vraie volonté des électeurs”.

Dans une conférence de presse, lundi, à Tunis, les membres de la coalition ont appelé à changer de mode de scrutin et d’abandonner les notions des listes fermées et du seuil de représentation.

La représentation proportionnelle au plus fort reste est un mode de scrutin de liste, qui a engendré des conseils formés d’éléments différents et disparates, ont-ils noté.

Les députés se sont, ainsi, trouvé confrontés à des difficultés importantes liées à la formation des alliances, le passage de textes de lois, la mise en place des instances et la composition des gouvernements, ont-ils relevé.

De son côté, le constitutionnaliste Amin Mahfoudh, membre de la coalition “Soumoud”, a indiqué que les Tunisiens ont essayé la représentation proportionnelle, ce mode de scrutin qui a prouvé son inefficacité parce qu’il a, selon lui, enfanté un parlement, formé d’une mosaïque de tendances, inapte à assurer son rôle de contrôle.

Dans ce parlement, a-t-il ajouté, il n’existe pas de vraie opposition au pouvoir en place, ce qui a entravé la mise en œuvre des réformes politiques et économiques.

D’après lui, l’actuel paysage politique a créé un sentiment de grande déception auprès des citoyens et des électeurs. Ce qui devrait nous inciter à réfléchir à “un mode de scrutin alternatif” qui rétablirait la confiance entre les électeurs et les élus, permettrait de dégager “une majorité harmonieuse” au parlement et de former un gouvernement stable, capable de faire sortir le pays des crises.

Pour sa part, le coordinateur de la coalition, Houssem Hammi, a indiqué que la coalition a lancé une pétition nationale à tous pour le changement du mode de scrutin.

La coalition a demandé une audience avec les membres de la Commission du règlement intérieur, des lois électorales et des lois parlementaires pour expliquer davantage cette proposition.

Il a précisé que la proposition de changer la loi électorale et d’abandonner la représentation proportionnelle au plus fort reste ne date pas d’hier. Elle a été suggérée en 2013, c’est-à-dire avant les élections législatives et présidentielle de 2014, et renouvelée avant le scrutin municipal de mai 2018.