Tunisie : Ouverture du colloque international annuel de l’IPSI

La relation entre l’Etat et les médias demeure “dans le flou total”. “Il n’existe pas de politiques médiatiques claires”, a estimé la directrice de l’Institut de Presse et des Sciences de l’Information (IPSI), Hamida El-Bour, en marge de l’ouverture du colloque international annuel de l’IPSI.

D’après elle, le cadre général existe, à savoir la liberté de presse et d’expression, à travers les discours des forces politiques et du pouvoir, mais les moyens de promotion de ce cadre et de concrétisation de cette politique générale n’a encore pas été mise en place, a-t-elle expliqué.

Le colloque international annuel de l’IPSI est organisé en collaboration avec l’organisation Konrad Adenauer Stiftung, sous la thématique “Etat-Média, quelle gouvernance publique des médias en période de transition démocratique”.

Des rapports et des recommandations seront élaborés à la fin de ce colloque de deux jours (12 et 13 avril 2018) afin d’aider l’Etat à dresser une stratégie bien claire pour la gouvernance publique des médias en période de transition démocratique.

Trois axes structureront les travaux de ce colloque et constitueront un terrain de recherches pour l’étude des nouveaux termes de la relation Etat-médias dans les pays en transition aussi bien que dans les vieilles démocraties.

Parmi ces axes, l’aide publique aux médias estimée nécessaire et légitime pour garantir l’existence de journaux diversifiés et pluralistes qui pourraient disparaitre sans cette aide. Un deuxième axe porte sur l’aide de l’Etat qui devrait être assurée de manière démocratique et transparente, afin de ne pas compromettre l’indépendance des médias. Un troisième axe porte sur le mécanisme responsable de la distribution de l’aide publique qui devrait être indépendant et neutre.

Le colloque porte, en outre, sur la répartition équitable de la publicité publique qui devrait, selon la note conceptuelle du colloque, s’effectuer en toute transparence et dans le respect des règles d’équité.

Il s’agit de rompre avec les modèles existants dans beaucoup de pays arabes qui utilisent les budgets de la publicité publique comme moyen de pression pour éliminer les titres indépendants ou d’opposition et les remplacer par des organes de propagande.

Des experts et des chercheurs de plusieurs pays dont la Libye, l’Egypte, l’Allemagne et la Tunisie meubleront les 7 séances de ce colloque.