Plusieurs députés des différents blocs parlementaires ont jugé lundi indispensable de reporter sine die la séance plénière de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) consacrée à la prolongation du mandat d’exercice de l’Instance ” Vérité et Dignité “.
Il s’agit, selon eux, d’une opportunité pour approfondir le débat sur le processus de la justice transitionnelle et mieux préparer la plénière dédiée à cet effet.
Selon le député Ridha Dellaï, la polémique qui persiste depuis samedi dernier sur le règlement intérieur de l’ARP et certaines formalités cache en réalité un différend fondamental et des divergences de vue autour d’un dossier national politique par excellence sur les règles de la transition démocratique et le mode d’application de la justice transitionnelle en Tunisie.
” Cette question exige l’ouverture d’un dialogue au bureau du parlement ou entre les présidents des blocs parlementaires pour aboutir à un consensus autour de la question de prolongation “, a-t-il indiqué, faisant remarquer tous les blocs parlementaires et les partis politiques sont appelés à assumer leur responsabilité et à engager un débat à l’intérieur ou à l’extérieur du parlement sur la base de la poursuite du processus de la justice transitionnelle.
Pour la députée Jamila Ksiksi, le différend entre les différents protagonistes politiques autour du dossier de la justice transitionnelle requiert un débat, dans la mesure où la plénière d’aujourd’hui n’est pas légitime faute de quorum.
La députée Samia Abbou a, de son côté, estimé que le règlement intérieur du parlement ne prévoit pas explicitement l’adoption par l’ARP de la décision de prolongation du mandat d’exercice de l’IVD.
La séance plénière consacrée ce lundi à l’examen de la décision de prolongation du mandat de l’Instance Vérité et Dignité a été levée à deux reprises à la demande du président du bloc parlementaire d’Ennahdha, Noureddine Bhiri et du président du bloc parlementaire du Front Populaire, Ahmed Seddik sur fond du climat de tension qui a caractérisé la séance.