Tunisie : Youssef Chahed affirme l’attachement de son gouvernement à tenir les municipales à la date prévue

Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a assuré vendredi que son gouvernement a pris toutes les mesures nécessaires pour tenir les élections municipales à la date prévue (6 mai 2018) et poursuivre les réformes annoncées dans tous les domaines.

“Le gouvernement est attaché à l’organisation des municipales à l’échéance fixée et à poursuivre les réformes dans tous les domaines”, a-t-il affirmé.

S’exprimant devant l’hémicycle du parlement, à l’occasion d’une séance de dialogue avec le gouvernement, Chahed a fait savoir que “certaines parties” qu’il s’est abstenu de nommer, s’opposent à la tenue de cette échéance électorale. D’autres parties, affirme-t-il, croient en la transition démocratique et à la concrétisation du chapitre 7 de la Constitution pour la mise en place du pouvoir local.

Les mêmes parties qui rejettent le scrutin municipal, craignent que ses résultats ne portent un coup dur à leurs ambitions politiques et veulent esquiver cette échéance électorale, a-t-il soutenu.

D’autres parties semblent être “exaspérées” par la réussite du modèle démocratique conduit par le président Béji Caïd Essebsi, ajoute-t-il.

Des parties vont jusqu’à avoir de la nostalgie pour la dictature et l’exclusion et ont pour programme de faire échouer le processus démocratique et peut-être même réinstaurer les affres de la dictature, relève-t-il.

“Une nostalgie qui tient d’une véritable illusion”, a-t-il averti. Ceux-là mêmes qui parient sur un rapport conflictuel entre le gouvernent et l’Union générale tunisienne du travail, un climat plus tendu dans le pays et sur l’échec des négociations avec les institutions financières internationales.

D’autres parties, a-t-il encore poursuivi, craignent que la guerre contre la corruption ne les implique et voient en le gouvernement d’union nationale une menace pour les corrompus.

“Toutes ces parties qui ne croient pas à la légitimé électorale ni à la démocratie et qui misent sur la disparition de certains partis politiques dont Nidaa Tounes, sur l’échec et le départ du gouvernement ainsi que sur l’annulation du scrutin municipal, font des calculs voués à l’échec”, a-t-il lancé. Car, a-t-il assuré, “malgré les difficultés, les Tunisiens sont attachés aux acquis de la révolution, à la démocratie, à la liberté et à l’Etat civil”.

“Les élections sont l’expression de la démocratie. Elles seront comme les élections précédentes, libres, loyales, transparentes et le reflet des choix du peuple”, a-t-il fait remarquer.

Sur un autre plan, Chahed a affirmé l’engagement de son gouvernement à poursuivre son action sur la voie de l’application des axes convenus dans le document de Carthage.

“Les critiques et l’évaluation n’embarrassent pas le gouvernement. Au contraire, les Tunisiens sont en droit, après un an et demi, de prendre connaissance du degré d’avancement dans l’application des différents axes du document de Carthage. Cette évaluation ne doit pas, toutefois, être subjective, ni dictée par des calculs politiciens et parfois malintentionnés”, a-t-il ajouté en substance.

Evoquant les défis sécuritaires auxquels a fait face le gouvernement après la prise de ses fonctions en aout 2016 et notamment les attaques terroristes de Ben Guerdane (mars 2016), et celles du Bardo et de Sousse (mars et juin 2015), le chef du gouvernement s’est dit “étonné” de voir certaines parties parler d’échec face à la réussite accomplie par les institutions sécuritaires et militaires.

Ces deux institutions, a-t-il dit, n’agissent pas en dehors du “système de gouvernance”, mais opèrent sous la tutelle du président de la République, chef suprême des forces armées et de ministres membres du gouvernement.