Le ministre de l’Intérieur, Lotfi Braham, a indiqué que l’enquête administrative relative au rassemblement de protestation observé par plusieurs sécuritaires devant le tribunal de première instance de Ben Arous se poursuit. L’inspection générale de la police se charge de l’enquête, a-t-il dit, évoquant une coordination à ce sujet avec le ministre de la Justice. “Toute personne ayant commis des faits avérés d’abus devra en assumer la responsabilité”, a-t-il assuré.
Dans une déclaration de presse, à l’issue de son audition à huis clos par la commission parlementaire de la sécurité et de la défense, Lotfi Braham a qualifié ces évènements de “faits spontanés”. “Le rassemblement de protestation était pour exprimer une position contre la décision du juge”, a-t-il dit.
Et d’ajouter que son département a engagé des discussions avec les syndicats sécuritaires pour éviter que de tels agissements ne se reproduisent mais aussi pour établir de bonnes relations avec le pouvoir judiciaire ainsi qu’avec tous les secteurs et faire en sorte que les mouvements de protestation soient pacifiques.
Des procédures administratives peuvent être appliquées dans ces cas-là, a-t-il relevé, comme soumettre des observations au ministère de la Justice. La justice est indépendante et est habilitée à rendre des jugements, a-t-il conclu.
Le porte-parole du gouvernement, Iyed Dahmani, avait annoncé le 1er mars 2018 l’ouverture d’une enquête pour connaître les circonstances des incidents survenus, le 26 février dernier, dans l’enceinte du Tribunal de Ben Arous, réitérant l’engagement du gouvernement à protéger le service judiciaire et à garantir les conditions nécessaires à l’indépendance de la justice et à son impartialité.
Dans une déclaration en date du 26 février dernier, le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) avait considéré le rassemblement de groupes sécuritaires armés devant le tribunal de première instance de Ben Arous, venus pour soutenir leurs collègues faisant objet de poursuites judiciaires, comme étant une atteinte à l’indépendance du pouvoir judiciaire.
Un groupe de policiers avait investi, le 26 février dernier, les locaux du Tribunal de première instance de Ben Arous en réaction à l’arrestation de trois de leurs collègues et à la poursuite en justice de deux autres pour suspicion de violence envers un ” présumé terroriste ” impliqué dans l’assassinat de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.