Le chef du gouvernement, Youssef Chahed a rencontré, vendredi, à Dar Dhiafa à Carthage, le président et la vice-présidente de l’Association des magistrats tunisiens (AMT), ainsi que le président du Syndicat des magistrats tunisiens (SMT).
La rencontre a porté sur les récents évènements survenus au tribunal de première instance de Ben Arous ainsi que sur la situation du secteur judiciaire et les préoccupations des magistrats.
Selon un communiqué du bureau exécutif de l’AMT, les membres de la délégation de l’association ont mis l’accent sur la gravité des incidents de Ben Arous qui “constituent une atteinte à l’indépendance du pouvoir judiciaire et à son prestige”.
“C’est également une violation du devoir de respect envers les institutions de l’Etat, les structures judiciaires et les sièges des tribunaux, en tant que symboles de souveraineté”, ajoute l’AMT.
Les membres de la délégation ont, par ailleurs, souligné la nécessité de prendre en urgence les dispositions et les mesures nécessaires pour faire en sorte que de tels agissements ne se reproduisent.
Ils appellent notamment à ce que le corps sécuritaire en charge de la protection des tribunaux soit placé sous la tutelle administrative des présidents des tribunaux et des procureurs de la République.
La délégation de l’AMT conduite par son président, Anas Hamadi a également réclamé la création d’un corps de police judiciaire appelé à assurer la protection des tribunaux, se charger des enquêtes judiciaires et mettre en exécution les jugements et les ordonnances.
Ils ont demandé la poursuite de l’enquête et des investigations sur les évènements de Ben Arous afin de sanctionner leurs auteurs et déterminer les responsabilités.
Selon le même communiqué, le chef du gouvernement s’est engagé à examiner toutes ces propositions lors d’une rencontre ultérieure.
Pour sa part, le président du SMT, Brahim Bouslah a déclaré à la presse, que le chef du gouvernement a promis de suivre de près l’enquête administrative ouverte au sein du ministère de l’Intérieur sur les évènements du tribunal de première instance de Ben Arous ainsi que l’enquête au niveau du procureur de la République.
Il a, également, indiqué avoir souligné lors de l’entretien la nécessité de consacrer un siège au conseil supérieur de la magistrature (CSM) et d’améliorer les conditions de travail de ses magistrats.
Lundi dernier, des affiliés aux syndicats de la police avaient investi le tribunal de première instance de Ben Arous en protestation contre la garde à vue de sécuritaires suspectés de maltraitance sur un détenu.