Plusieurs composantes de la société civile ont annoncé mardi leur solidarité avec les avocats contre toute entrave à l’exercice de leur mission et contre toute atteinte à leurs droits garantis par la Constitution.
Cette position intervient à la suite de l’investissement lundi par un groupe de policiers des lieux du Tribunal de première instance de Ben Arous en réaction à l’arrestation de trois de leurs collègues et à la poursuite en justice de deux autres pour suspicion de violence envers un ” présumé terroriste ” impliqué dans l’assassinat de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.
Elle intervient aussi sur fond de l’agression verbale de Me Mehdi Zaghrouba, avocat de la partie civile.
Dans une déclaration commune, ces composantes de la société civile se sont dites surprises par ” les agissements abusifs ” des policiers qui, ont-elles dit, ” sont censés veiller à établir l’ordre “.
” Diamétralement opposés aux valeurs de la République et aux principes de la justice, ces agissements risquent de renforcer la prédominance des syndicats sécuritaires qui sont devenus désormais une réelle menace pour la paix sociale “, lit-on dans le texte de la déclaration.
Les signataires de ce communiqué ont appelé le pouvoir exécutif et plus particulièrement le ministère de l’Intérieur à intervenir en urgence pour contenir la situation, rappeler ses agents et mieux encadrer leurs mouvements.
Les signataires de la déclaration sont le Syndicat national des journalistes tunisiens, le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux, l’Association vigilance pour la démocratie et l’Etat civil, la Commission nationale des droits de l’Homme et des libertés, l’Association tunisienne des jeunes avocats et l’organisation contre la torture en Tunisie.
Munis de leurs armes de service, plusieurs policiers ont investi lundi le tribunal de première instance de Ben Arous, alors que d’autres ont quadrillé les périmètres du tribunal par les voitures de police.