Le projet de loi sur la lutte contre le hooliganisme et le fanatisme dans le domaine du sport a fait l’objet d’une réunion tenue mardi au siège du ministère de la jeunesse et des sports groupant les différentes parties prenantes, à savoir les ministères de l’intérieur et de la justice et les représentants des fédérations de sports collectifs.
La ministre de la jeunesse et des sports, Majdoline Cherni, a déploré dans une déclaration à l’agence TAP l’ampleur pris par le phénomène de violence dans les stades avec 231 incidents enregistrés jusqu’ici et 178 blessures qui ” exigent un débat urgent sur un projet de loi de lutte contre la violence et le fanatisme en associant toutes les parties concernées pour s’inspirer de leur expérience “.
“Nous allons nous concentrer sur ce projet de loi dans le cadre d’une conférence groupant toutes les parties prenants pour mettre au point un plan d’action efficace et applicable afin de contrecarrer le phénomène de la violence grandissante qui ne se limite plus aux espaces sportifs mais s’est transformé en un fléau social qui prolifère dans tous les espaces”, a-t-elle indiqué.
Elle a précisé que l’accent est mis sur trois volets principaux. Le premier à caractère dissuasif porte sur le durcissement des sanctions à l’encontre des fauteurs de trouble, le deuxième à caractère préventif suggère l’expérimentation des agents d’encadrement par le biais de sociétés spécialisées alors que le troisième volet technique concerne l’appareillage de caméras numériques qui seront implantées au stade olympique de Radès pour mettre hors d’état de nuire les éléments violents.
Cherni a souligné d’autre part “la responsabilité qui incombe aux fédérations et clubs sportifs appelés à faire preuve de fermeté dans l’application des règlements, soit au niveau de l’assainissement de l’environnement des supporters et du traitement des erreurs d’arbitrage”.
La ministre a indiqué que l’objectif visé est d’atténuer le volume de violence dans les stades “en associant le public dans l’organisation des rencontres sportives tout en conférant plus d’efficience à l’action des forces de sécurité”, révélant que des éléments extrémistes et des toxicomanes avaient été appréhendés parmi les fauteurs de trouble.
“La fin de la saison sportive qui entre dans les ultimes semaines décisives dicte aux différentes parties de sévir car la sécurité nationale est une ligne rouge et il importe d’appliquer les dispositions de la loi 104 de 1994 afin d’assurer une bonne fin de saison en attendant la promulgation du nouveau projet de loi”, a-t-elle ajouté.
De son côté, le vice-président de la fédération tunisienne de football, Wassef Jelaiel, a estimé que “le projet de loi de lutte contre la violence et le fanatisme en matière de sport est une des solutions envisagées afin de contrecarrer ces phénomènes au plan législatif et sévir contre les abus, mais il importe plus de mettre en place des mécanismes réglementaires aidant à mieux appliquer la loi, par la mise en place des caméras et la bonne rédaction des procès d’enquête sur la violence”.
“Il importe également de promulguer une loi adaptée à la réalité tunisienne et même l’expérience des agents d’encadrement doit s’adapter à cette réalité afin qu’elle soit plus efficace”, a-t-il fait remarquer.
Pour sa part, le président de la fédération tunisienne de basket-ball, Ali Benzarti, a appelé à s’inspirer des expériences comparées avec la mise en place de sociétés spécialisées ayant l’expérience des agents d’encadrement tout en déployant un effort supplémentaire pour le bon accueil des supporters afin d’éviter les tensions qui dégénèrent souvent en actes de violence.
“Il faut également opter pour les billets numériques, alléger les mesures d’interdiction d’entrée des jeunes aux espaces sportifs et réviser toute l’organisation de l’arbitrage en alourdissant les sanctions à l’encontre des arbitres impliqués dans des résultats arrangés”, a-t-il fait valoir.