Tunisie : Sit-in illimité de plusieurs cadres et agents de l’ISIE

Plusieurs cadres et agents de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) observent depuis le 30 janvier 2018 au siège central de l’Instance, un sit-in illimité pour réclamer la satisfaction de leurs revendications.

Selon un communiqué rendu public par le Syndicat de base des agents de l’ISIE, les sit-inneurs réclament de revenir sur le licenciement abusif de trois fonctionnaires de l’administration centrale, de réguler la situation de tous les cadres et agents de l’Instance conformément à l’article 123 des dispositions transitoires du statut de l’Instance qui prévoit l’intégration des contractuels et des employés détachés depuis l’entrée en vigueur du statut.

Il s’agit également d’accélérer la titularisation des agents de services et d’abandonner la mention ” Stagiaire ” dans les attestations de travail et des fiches de paie.

” Les sit-inneurs, y compris les représentants de l’ensemble des sections régionales de l’Instance, vont poursuivre leur mouvement de protestation, jusqu’à obtention gain de cause et la signature d’un accord à cet effet, après l’échec de la séance de négociations qui a eu lieu jeudi “, a déclaré à l’agence TAP l’un des sit-inneurs qui a préféré garder l’anonymat.

Cette séance de négociations, à laquelle ont pris part des membres du Conseil de l’ISIE, du Syndicat de base des agents de l’Instance et des représentants de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), a abouti à des accords verbaux sur trois points et le report de l’examen des dossiers des fonctionnaires licenciés jusqu’à la tenue du Conseil de l’Instance.

Abdel Brinsi, membre du Conseil de l’Instance a démenti en bloc tout licenciement d’un agent ou d’un cadre de l’Instance, affirmant la finalisation des procédures de titularisation des agents de services.

Pour Brinsi, ” les revendications des sit-inneurs sont irrationnelles. Tous leurs droits (des sit-inneurs) sont garantis conformément à la loi et le Conseil de l’Instance s’engage à garantir ces droits “.

” Décidé sans avis préalable, ce mouvement intervient au moment où l’ISIE s’apprête à lancer le processus électoral, dans une violation criante de la loi organique portant création de l’Instance qui prévoit clairement que toute entrave au processus électoral est passible de poursuites judiciaires allant jusqu’à la peine de prison “, a-t-il souligné.

Tout en se déclarant étonné de ce mouvement de protestation ” brusque “, Brinsi a fait état de l’engagement de l’ISIE à respecter le droit de protester et de manifester pacifiquement et à garantir les droits des travailleurs, sur la base d’un dialogue responsable et encadré conformément à la loi.

” Ce sit-in représente une véritable aubaine pour ceux qui cherchent à saper le processus électoral et démocratique et à porter atteinte à l’image de l’Instance “, a-t-il lancé.