Des activistes de la société civile, venus de plusieurs régions de la Tunisie, ont observé, mardi, un sit-in devant le siège de l’Instance Vérité et Dignité. Ils demandent à connaitre le sort réservé aux dossiers des blessés et martyrs de la révolution.
“Notre demande est simple. Nous voulons connaitre le sort réservé aux dossiers de leurs dossiers présentés à l’IVD. Nous voulons savoir quand est-ce que ces dossiers seront transférés à la justice, a clamé, devant les manifestants, Hassine Bouchiba, coordinateur de la campagne intitulée “IVD : Qu’en est-il de mon dossier ?”.
Les manifestants ont, également, exprimé le refus de voir l’IVD recourir à l’étranger, par le biais d’un appel d’offres, pour conserver les dossiers.
D’après le coordinateur de la campagne, l’IVD s’apprête à lancer un appel d’offres pour conserver, hors du pays, les archives de l’IVD contenant entre autres les dossiers des victimes et les séances d’audition. Il est probable que l’IVD ait déjà reçu des offres, a-t-il dit.
L’Institution des Archives Nationales est capable de conserver les archives de l’IVD, a-t-il estimé. Nous imputons aux membres de l’IVD le sort qui sera réservé à nos dossiers, a-t-il ajouté.
Il a précisé qu’aucun des manifestants présents aujourd’hui n’a reçu un document de l’IVD prouvant son statut de victime.
Bouchiba a critiqué la Commission de Réparation et de Réhabilitation relevant de l’Instance Vérité et Dignité qui, a-t-il dit, n’a associé aucune partie dans la consultation nationale organisée, il y a deux ans, sur la réparation due aux victimes. A ce jour, aucune recommandation issue de cette consultation n’a été dévoilée au public, a-t-il déploré.
L’IVD, a-t-il ajouté, est en train d’aménager des locaux pour la Commission de Réparation et de Réhabilitation, sans associer les parties en lien avec ce dossier.
Il a affirmé que les participants à la campagne vont recourir à la justice administrative au cas où ils n’auront pas de réponses à leurs requêtes.
Lors de la campagne “IVD : Qu’en est-il de mon dossier ?”, des demandes nominatives ont été collectées réclamant de l’IVD l’accès à l’information conformément à l’article 96 de la loi organique sur le droit d’accès à l’information.
Le sit-in est organisé par onze associations. Ces dernières ont distribué une déclaration dans laquelle elles réclament leur association dans l’élaboration du rapport final de l’IVD et la publication de la liste des victimes.
Parmi ces associations figurent les associations suivantes : Dignité aux victimes, Réseau tunisien pour la justice transitionnelle et l’association internationale de soutien aux prisonniers politiques.