Tunisie : Désormais formé d’Ennahdha, Nidaa Tounes et Al-Massar, le gouvernement d’Union nationale continue de perdre ses alliés

Désormais formé du Mouvement Ennahdha, du Mouvement Nidaa Tounes et du parti ” Al-Massar “, le gouvernement d’Union nationale continue de perdre ses alliés.

Sur un total de neuf partis ayant signé le Document de Carthage, cinq formations politiques se tiennent à l’heure actuelle aux côtés du gouvernement de Youssef Chahed.

Il s’agit du Mouvement Ennahdha, du Mouvement Nidaa Tounes, du parti Al Massar, du parti Al Moubadara et de l’Union patriotique libre (UPL).

Après le Mouvement Echaâb, le parti Al-Jomhouri et le parti Afek Tounes, le Mouvement Machrou Tounes vient rejoindre les partis qui se sont retirés du Document de Carthage et du gouvernement conduit par Youssef Chahed.

Pour Machrou Tounes, le gouvernement actuel ne peut être qualifié de gouvernement d’union nationale dans la mesure où il est dominé par Ennahdha et Nidaa.

Il a, dans ce sens, appelé à réviser “le processus du Document de Carthage” et à former un gouvernement de compétences nationales.

Le Document de Carthage est ” dépassé “. Il ne peut plus représenter un cadre idoine pour l’application des accords convenus, d’après Machrou Tounes.

Selon lui, le gouvernement de coalition Ennahdha-Nidaa est désormais incapable d’apporter des solutions pour sortir le pays de la crise.

Début novembre dernier, ” Al-Joumhouri ” avait critiqué le Document de Carthage et quitté le gouvernement d’union nationale après avoir accepté la démission d’Iyed Dahmani, seul représentant du parti au gouvernement de Youssef Chahed.

Pour lui, le gouvernement d’union nationale est désormais incapable de réaliser les priorités du Document de Carthage en l’absence d’une approche réformatrice cohérente.

Quant au mouvement Echaâb, il a estimé que le Document de Carthage a dévié de ses véritables objectifs.

” La Tunisie a aujourd’hui besoin de nouveaux horizons pour jeter les jalons d’un projet national audacieux qui vient rompre avec la médiocrité et la mauvaise gouvernance et engager de grandes réformes de développement “, a-t-il affirmé.

” Bien que nous ne soyons pas représentés dans le gouvernement, nous sommes directement concernés par la situation actuelle du pays “, a souligné le mouvement Echaâb.

Yassine Brahim, chef de file du parti Afek Tounes a estimé, quant à lui, que l’alliance entre Ennahdha et Nidaa a considérablement fragilisé l’unité nationale.
La politique de consensus entre Ennahdha et Nidaa Tounes a échoué et vidé le Document de Carthage de tout sens, a-t-il affirmé.

Le 19 décembre 2017, le conseil national d’Afek Tounes avait pris la décision de se retirer du gouvernement. Les représentants du parti, deux ministres et deux secrétaires d’Etat ont choisi de démissionner du parti, mais ont été maintenus à leurs postes ministériels.

Après son retrait fin 2016 du gouvernement et du Document de Carthage, l’Union patriotique libre (UPL) avait rejoint le 13 novembre 2017 le Document de Carthage.
Bien qu’il ne détienne plus de portefeuilles ministériels, l’UPL a annoncé son retour au Document de Carthage et son soutien au gouvernement d’union nationale.

L’annonce a été faite à l’issue d’une réunion de concertation regroupant Nidaa Tounes, Ennahdha et l’UPL.

Le président de la République Béji Caïd Essebsi avait proposé, le 2 juin 2016, la formation d’un gouvernement d’union nationale qui bénéficie de l’appui de la majorité des sensibilités politiques et sociales.

Les concertations autour de l’initiative présidentielle avaient abouti, le 13 juillet 2016, à la signature du ” Document de Carthage “, un document de synthèse qui définit les priorités du gouvernement d’union nationale.

Le document de Carthage a été signé par les partis de Nidaa Tounes, Ennahdha, l’UPL, Afek Tounes, Machrou Tounes, le mouvement Echaab, l’Initiative Destourienne, le Parti Républicain (Al-Joumhouri) et la Voie Démocratique et Sociale (Al-Massar) et l’Union générale tunisienne du Travail, l’Union tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat et l’Union tunisienne de l’Agriculture et de la Pêche.