Tunisie : Le FP s’exprime sur l’initiative incriminant la normalisation avec l’entité sioniste

La commission des droits et libertés a écouté l’avis des représentants du Front national sur la proposition de loi relative à l’incrimination de la normalisation avec l’entité sioniste présentée par le Front depuis 2015.

Le président de la commission Naoufel Jammali a expliqué vendredi que plusieurs parties seront auditionnées à propos de cette initiative dont la présidence de la République, les ministères des Affaires étrangères et de la Justice et des représentants de la société civile.

Il est prévu de soumettre le projet en plénière le 20 février prochain.

Les représentants du Front (Ahmed Seddik, Zied Lakhdhar et Mbarka Brahmi) ont affirmé qu’ils restent ouverts à une éventuelle modification du texte à condition qu’elle ne touche pas à son essence, à savoir l’incrimination de la normalisation avec l’entité sioniste.

Ils ont appelé à la nécessité de faire face aux pressions qui pourraient s’exercer sur la Tunisie en cas d’adoption de ce projet de loi, qualifiant l’initiative de message politique et soutien à un combat humanitaire contre l’entité sioniste qui viole le droit international.

Le dirigeant Zied Lakhdhar a parlé de la présence de difficultés dans la mesure où l’entité sioniste bénéficie d’un grand soutien de la part des forces colonisatrices et du monde de la finance. Mais le Front est convaincu que la carte géostratégique change et que la Tunisie peut compter sur le soutien de nouvelles forces émergentes, a-t-il estimé.

De son côté, Sahbi Atig, député du groupe Ennahdha a rappelé qu’une simple allusion à la criminalisation de la normalisation dans le premier draft de la constitution avait crée de grandes pressions internationales sur la Tunisie. Il a cependant tenu à affirmer que la cause palestinienne est la cause qui unit tous les Tunisiens quelques soient leurs orientations idéologiques.

Et d’ajouter que la demande d’incrimination de la normalisation fera sans doute l’unanimité et sa non constitutionnalisation s’explique par les pressions subies par la Tunisie, indiquant qu’aucune constitution arabe n’évoque cette question. ” Il n ya aucune raison pour que ce projet de loi ne passe pas”, a-t-il dit.

Pour le député Salem Labyadh (Groupe démocratique) “la question est compliqué et entre dans le cadre des tabous politiques”. Selon lui, l’examen de cette initiative a été approuvé juste pour résorber la colère des Tunisies suite à l’annonce de l’administration américaine de reconnaitre Al Qods capitale d’Israël.

Elaboré par le Front populaire, le projet de loi incriminant la normalisation avec Israël comporte 6 articles. Durant la période constituante, plusieurs formations et partis politiques ainsi des élus à l’Assemblée nationale constituante avaient appelé à l’incrimination législative dans la mesure où cette question ne peut pas être énoncée dans la constitution.