Tunisie : Près de 80 % des cas de violence physique et morale contre la femme sont perpétrés par l’époux

Près de 80pc des cas de violence physique et morale contre la femme sont perpétrés par l’époux et 11pc des cas de violence sexuelle sont commis par des membres de la famille, indique une étude élaborée par l’association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) en mois de novembre dernier.

Cette étude qui a porté sur 2561 dossiers de femmes victimes de violence accueillies au centre d’orientation et d’écoute des femmes victimes de violence durant la période allant du 1991 à 2015, a permis de constater une augmentation remarquable, à partir de 2010, du nombre des femmes violentées.

Le nombre des victimes accueillies dans le centre de Tunis, est passé de 60 cas à 110 victimes par an, a indiqué Amira Nefzaoui, directrice des centres d’orientation et d’écoute des femmes victimes de violence relevant de l’ATFD.

Dans une déclaration à la TAP en marge d’une conférence de deux jours sur l’application de la loi organique de lutte contre la violence faite aux femmes, Nefzaoui a estimé que cette augmentation coïncide avec le lancement par l’Etat d’un plan national pour la lutte contre la violence faite aux femmes et la mise en place d’une ligne verte pour écouter et orienter les femmes victimes.

Nefzaoui a précisé que l’augmentation du nombre des femmes accueillies dans le centre après la révolution ne s’explique pas par la prolifération du phénomène de la violence mais plutôt par le climat favorable à la liberté d’expression et l’importance du rôle de la société civile.

Le nombre des dossiers traités par le centre d’orientation et d’écoute des femmes victimes de violence à Tunis, qui a été crée en 1993, est de l’ordre de 500 dossiers par an, sans tenir compte le nombre des dossiers qui sont pris en charge par les autres centres régionaux créés après la révolution dans les gouvernorats de Sousse, Kairouan, Sfax, Bizerte et Ben Arous, a encore dit Nefzaoui.

Ces centres, selon la même source, favorisent un encadrement psychologique, une orientation et une aide à l’intégration sur les plans économique et social en plus de l’hébergement des victimes.