Le Réseau tunisien de la Justice transitionnelle (RTJT) s’est déclaré mercredi préoccupé face au climat de tension et de division qui prévaut au sein de l’Instance ” Vérité et Dignité ” (IVD).
” Ce climat représente une véritable menace pour le processus de la justice transitionnelle “, a-t-il averti dans une déclaration.
Face à cette situation, le RTJT impute la responsabilité de cet état de tension et de division à la présidente de l’Instance, Sihem Ben Sedrine qui est appelée à donner des explications sur les informations relayées sur les réseaux sociaux au sujet du climat qui prévaut au sein de l’Instance et de ses bureaux et à fournir des précisions sur le bienfondé du complot fomenté contre l’Instance.
Dans un communiqué rendu public le 8 septembre 2017, l’Instance ” Vérité et Dignité ” avait accusé les deux membres de l’Instance, Ibtihel Abdellatif et Seif Soudani ” d’avoir fait fuiter des documents internes et des données personnelles qui laissent croire que l’instance est rongée par la corruption financière et administrative.
L’IVD avait affirmé qu’elle poursuivra les deux membres en justice et appelé la société civile à la vigilance et ” à ne pas adhérer à cette campagne de dénigrement “.
Quatre membres de l’Instance Vérité et Dignité (IVD) avaient rejeté samedi dernier en bloc ” les allégations de complot ” contre l’instance pour la contraindre à suspendre les séances d’audition publiques des victimes d’exactions avec la complicité de Ibtihel Abdellatif, membre de l’instance et Seif Soudani chargé de l’information à l’IVD.
Dans un communiqué, les membres (Oula Ben Nejma, Ali Radhouan, Slaheddine Rached et Ibtihel Abdellatif) considèrent que ces accusations sont infondées et tombent sous le coup de la loi pénale, tenant la présidente de l’IVD responsable des dangers que pourraient encourir les membres concernés.
Selon eux, ces accusations constituent une ” vaine tentative de la part de la présidente de l’IVD Sihem Ben Sedrine de détourner l’attention sur les graves dépassements au sein de l’instance “.
Ils ont tenu à assurer qu’en aucun cas les séances d’audition ne peuvent être remises en cause. Car il s’agit d’un mécanisme central dans le processus de la justice transitionnelle et un acquis pour tous les Tunisiens.
Dans sa déclaration, le Réseau tunisien de la Justice transitionnelle (RTJT) appelle l’Instance à s’ouvrir sur la société civile, à présenter un calendrier bien précis sur ses travaux et à publier une liste sur les victimes avérées établies par l’Instance.