La Tunisie présentera le 25 août courant son rapport sur les droits de l’enfant au comité des droits de l’enfant des Nations Unies à Genève.
Dans une déclaration à l’agence TAP, vendredi, en marge des travaux de la consultation nationale sur la première version du rapport, Hatem Kotran, universitaire et membre du comité des droits de l’enfant de l’ONU, a précisé que ce rapport englobe les rapports périodiques 4, 5, et 6.
“Premier rapport élaboré après la Révolution de 2011, ce document rassemble les avis et remarques émanant de la société civile ainsi que lois, mesures et mécanismes adoptés par la Tunisie en matière de protection des droits de l’enfant “, a-t-il souligné.
Il a cité à titre d’exemple l’article 47 de la Constitution stipulant que l’Etat doit garantir et protéger les droits de l’enfant sans discrimination.
Ayant signé la Convention internationale des droits de l’enfant, la Tunisie s’est engagée à l’exemple des 194 pays signataires de présenter aux Nations Unis un rapport périodique chaque 4 ans sur les droits de l’enfant, a rappelé le responsable onusien, précisant que le dernier rapport (n°3) publié par la Tunisie date de 2010.
“Le document présenté aujourd’hui vient répondre aux recommandations du comité des droits de l’enfant sur le dernier rapport publié en 2010 et qui exprime la préoccupation face à la non-application des mesures dans la réalité, la discrimination entre les enfants tunisiens et l’inégalité dans l’accès aux droits dont sont victimes les enfants des régions défavorisées”, a-t-il encore expliqué.
Selon la même source, l’élaboration de cette première version illustre les préoccupations des enfants en tenant en compte des difficultés qu’ils rencontrent face au contexte économique difficile du pays et face à la réduction des subventions.
De son côté, Moez Chérif, président de l’association tunisienne de défense des droits de l’enfant a émis des réserves sur le rapport présenté. ”
Il a notamment signalé l’absence de statistiques et de données chiffrées sur la situation de l’enfance en Tunisie, ajoutant que l’application des lois et des législations relatives à l’enfance n’a pas atteint le degré voulu en Tunisie.
Il a en outre indiqué que le rapport n’a pas évoqué le phénomène de discrimination entre les enfants tunisiens et l’inégalité dans l’accès aux divertissements et l’éducation.
“Le rapport n’a pas abordé d’une manière profonde plusieurs questions dont la hausse de la violence à l’égard des enfants, l’augmentation des cas de suicides et le décrochage scolaire ” a-t-il lancé.
M. Chérif a également tenu à souligner que le rapport n’a pas pris en considération les remarques et analyses de toutes les composantes de la société civile et s’est contenté seulement des avis des Scouts tunisiens et de l’Organisation tunisienne pour l’Education et la Famille.
Lors de son discours d’ouverture de consultation, le ministre chargé des Relations avec les Instances constitutionnelles, la société civile et les Droits de l’Homme Mehdi Ben Gharbia a fait savoir qu’une approche participative a été adoptée dans l’élaboration de ce rapport en impliquant la société civile.
“En vue de garantir plus d’objectivité, des ateliers de travail ont été organisés dans les différentes régions pour écouter les enfants, premiers concernés par ce document”, a-t-il affirmé.
Il a à cet égard rendu hommage à la maturité et le degré de conscience des enfants face aux problèmes qu’ils rencontrent et qui portent principalement sur l’inégalité régionale, l’absence des espaces de divertissement et la nécessité de lever l’isolement des régions intérieures.