Le collectif Manich Msameh (je ne pardonne pas) a décidé, vendredi, de suspendre un rassemblement de protestation organisé depuis hier devant l’Assemblée des représentants du peuple (ATP) pour réclamer le retrait du projet de loi sur la réconciliation dans le domaine administratif.
Le collectif a décidé de suspendre son mouvement suite à la décision du bureau de l’ARP, réuni jeudi, d’attendre que le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) statue sur ledit projet de loi par voie d’avis consultatif.
Participant à la campagne Manich Msameh devant le Parlement, des représentants de la société civile et de partis politiques ont affirmé dans des déclarations à l’agence TAP, leur refus catégorique de ce projet de loi.
Le secrétaire général du parti “Alliance démocratique”, Mohamed Hamdi a estimé que ce projet de loi vise à blanchir la corruption, contourner la justice transitionnelle et priver les Tunisiens de cette occasion historique de dévoiler les mécanismes de corruption tout en consacrant la politique d’impunité et en contrecarrant la campagne du gouvernement anti-corruption.
Pour sa part, Zouheir Maghzaoui, secrétaire général du mouvement Echaab et député du groupe démocrate, a affirmé son adhésion totale au mouvement œuvrant à faire tomber le projet de loi et son soutien à la campagne Manich Msameh.
Il a fait part de la disposition de son parti à participer à d’autres manifestations contre ledit projet de loi et appelé le président de la République à retirer le projet.
De son côté, le président du Réseau “Doustourna” a relevé qu’il était impossible d’accepter l’initiative du président de la République sur la réconciliation qui s’oppose, selon lui, aux revendications de la société civile, des partis et d’une grande partie du peuple Tunisien appelant à circonscrire la corruption et à en démasquer et sanctionner les auteurs.
Le député du Front populaire, Ammar Amroussia a estimé que le projet de loi sur la réconciliation est la pierre angulaire de la contre-révolution et constitue une violation de la Constitution et de la loi sur la justice transitionnelle, appelant le président Caïd Essebsi à retirer cette initiative et à préserver l’unité des Tunisiens.
Le président de la Coordination nationale de la justice transitionnelle, Omar Safraoui a salué le collectif Manich Msameh pour son action et le CSM qui a introduit une demande pour obtenir un délai afin de statuer par voie d’avis consultatif sur la loi de la réconciliation objet de polémique. Il a rappelé la position de l’Observatoire rejetant cette loi sous tous ses aspects.