Le secrétaire général du parti républicain (Al Joumhouri) Issam Chebbi a indiqué, samedi, que le fait de poser à nouveau la question de la réconciliation dans le secteur administratif au moment où le gouvernement présentait son plan anti-corruption est de nature à perturber son action.
Le moment choisi pour débattre de la question et le contenu de la réconciliation sont “hors contexte”, a estimé Issam Chebbi dans une déclaration à l’agence TAP. Pour lui, il n’y a pas lieu d’accélérer l’examen et l’adoption en plénière du projet de loi sur la réconciliation alors que cette question divise encore les tunisiens.
Le gouvernement d’union nationale, a-t-il proposé, doit poursuivre ses contacts y compris avec les partis non signataires du Document de Carthage et axer ses efforts sur la lutte contre la corruption et les corrompus, laquelle question bénéficie du plus large soutien populaire.
Dans sa guerre contre la corruption, il semble que le gouvernement commence à se libérer de la pression des partis, s’est félicité Issam Chebbi. Les parties politiques n’ont d’autre choix que de soutenir cette orientation politique bénéficiant d’un élan populaire, a-t-il dit.
Rappelons que la commission parlementaire de législation générale a approuvé jeudi dernier le rapport final du projet de loi relatif à la réconciliation dans le secteur administratif qui sera examiné en séance plénière lundi 24 juillet, selon la rapporteure de la commission Sana Mersni.
Mersni a expliqué dans une déclaration à l’agence TAP, que ledit projet de loi n’est pas présenté dans la version initiale soumise à la commission de législation générale.
Il concerne, désormais, les fonctionnaires et fonctionnaires assimilés ayant exécuté les ordres de leurs supérieurs sans en tirer un intérêt pour la période d’avant janvier 2011 et faisant l’objet de poursuites judiciaires ou jugements en vertu de l’article 96 du Code pénal qui pénalise l’obtention d’avantages ou le détournement de fonds.
Le collectif “Manich msemah” (Je ne pardonnerai pas) a organisé le même jour un rassemblement devant le Parlement pour protester contre le passage du projet de loi sur la réconciliation dans le secteur administratif.
Selon le membre du collectif, Hamza Laâbidi, “les députés n’ont pas le droit d’approuver des lois qui sont contraires à la Constitution, aux principes de la révolution et à la justice transitionnelle”.
“L’adoption de ce projet de loi que ce soit dans sa version initiale ou modifiée est inacceptable”, a-t-il ajouté, soulignant que les participants à cette campagne sont déterminés à faire respecter le processus de justice transitionnelle.