Tunisie : Les familles des disparus en Italie menacent d’entamer une grève de la faim

Les familles des Tunisiens disparus en Italie ont menacé mercredi d’entamer une grève de la faim après l’Aïd El Fitr devant la place du gouvernement à la Kasbah.

Lors d’une conférence de presse organisée au siège du Forum Tunisien pour les Droits Économiques et Sociaux (FTDES), elles ont annoncé un sit-in ouvert à partir de mercredi prochain devant le siège du ministère des affaires étrangères pour revendiquer le droit de connaitre le sort de leurs enfants disparus au large des côtes italiennes.

Au lendemain de la révolution de 2011, la Tunisie a connu une vague d’émigration clandestine et le sort de plusieurs candidats malheureux reste toujours inconnu. Selon les statistiques officielles, le nombre des Tunisiens disparus est de 503 mais pour le FTDES, ils seraient 1500.

Les parents des disparus ont exprimé leur mécontentement et leur colère face à “l’atermoiement” des autorités concernées dans le traitement du dossier de leurs enfants, un dossier “qui n’avance pas”, dénoncent-ils.

S’agissant des rumeurs selon lesquelles plusieurs disparus seraient toujours en vie, les familles ont affirmé posséder des enregistrements vidéo d’une chaîne italienne montrant des témoignages de leurs enfants, et avoir parlé plusieurs fois au téléphone avec eux.

“Nous voulons des réponses sur le sort de nos enfants pour pouvoir faire notre deuil s’il s’avèrent morts”, ont-elles plaidé.

Le président du FTDES Abderrahmane Hedhili a exprimé son étonnement face au silence des autorités actuelles sur ce dossier, signalant, à ce propos, qu’aucune conférence n’a été organisée pour présenter les résultats des travaux de la commission chargée du suivi du dossier des Tunisiens disparus en Italie, créée en 2015.

“Le FTDES reste convaincu que l’actuel gouvernement parie sur l’abandon du dossier et la destruction de tous les indices” a-t-il ajouté, rappelant que “tous les gouvernements qui se sont succédé après la révolution n’ont pas soulevé la question des disparus en Italie lors des négociations avec l’Union Européenne”.