Les effets néfastes des changements climatiques sur la Tunisie n’ont pas à être démontrés: ils sont la cause d’importants problèmes du pays. Selon les discours officiels, la Tunisie s’est engagée à atténuer leurs impacts, mais surtout à s’y adapter. Des mesures ont été arrêtées et un programme chiffré a été adopté. D’ailleurs, la Tunisie a participé, en grandes pompes, à la Conférence des parties à Marrakech “COP 22“: le chef du gouvernement tunisien, Youssef Chahed, y avait conduit une grande délégation composée de ministres, avec un stand pour la première fois dans la zone bleue, etc.
Mais depuis, les dossiers ont été rangés dans les tiroirs, seules les deux personnes chargées du dossier au sein du ministère des Affaires locales et de l’Environnement se tracassent pour mettre en œuvre les engagements du pays.
On note aussi le manque de coordination et de cohésion entre les départements qui traitent ce dossier (Environnement, Agriculture, Affaires étrangères, Energie, Santé…). Tout ce beau monde travaille individuellement et essaie de montrer qu’il est le seul qui gère le dossier.
De ce fait, ce manque de coordination ou d’intérêt pour un dossier aussi crucial pour la Tunisie, vu ses retombées importantes sur les plans économique et social, risque de faire perdre au pays un appui international tant souhaité pour son développement.
Du reste, se tenait à Berlin, les 23 et 24 mai, le “diadoque de Pertesbourg “ en Allemagne pour la préparation de la COP 23 qui se tiendra cette année dans ce pays sous la présidence des îles FIJI. Mais à notre fort regret, la Tunisie, invitée à y participer à cette rencontre, n’a pas répondu à l’appel. La partie allemande n’a pas eu écho d’une éventuelle participation alors que tous les pays invités étaient présents.
Alors, comment expliquer cette absence? Comment a-t-on rater cette occasion pour rehausser l’image de la Tunisie comme un pays qui vit une transition démocratique et œuvre pour la préservation de l’environnement inscrite dans la Constitution du pays, et renforcer, par ricochet, la coopération pour réduire les effets des changements climatiques?
Victime de ces changements climatiques, la Tunisie peut demander l’appui international et obliger les pays développés à la soutenir étant signataire de l’Accord de Paris.
Nous espérons que ce n’est pas un conflit entre les départements ni le manque de financement qui sont la cause de cette absence.
L’Allemagne, qui prendra en charge l’organisation de la COP 23 pour le compte des Iles FIJI, est toujours prête pour aider les nations qui se respectent. En effet, le ministère allemand des Affaires étrangères vient de financer une formation d’une semaine pour 20 journalistes (dont un journaliste tunisien) venus des quatre continents et leur permettre de couvrir cette rencontre. L’Institut écologique à Berlin a établi un programme très intéressant pour ces journalistes en invitant de grandes sommités pour débattre des problèmes des changements climatiques.
Oui, nous étions frustrés de constater cette absence de la Tunisie. Nous saisissons cette occasion pour rappeler à nos gouvernants que la diplomatie environnementale est aussi importante que les autres formes de diplomatie. Il faut arrêter de ternir l’image de notre pays, déjà certes largement entamée par le terrorisme, mais qui jouit encore d’une bonne réputation auprès de l’opinion internationale, plus précisément allemande.
Hafez Hentati