Le respect des principes des droits de l’Homme dans les affaires de terrorisme relève des prérogatives du pouvoir judiciaire, a déclaré samedi, le porte-parole du tribunal de première instance de Tunis et du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme, Sofien Selliti.
Intervenant lors du Forum judiciaire de droit, justice et liberté sur “la situation des droits de l’Homme en Tunisie”, Selliti a indiqué que le placement en détention provisoire et la mise en examen sont désormais des décisions exclusivement prises par un juge.
“Le ministère public a ouvert une information judiciaire dans des cas de suspicion de torture”, a-t-il encore précisé.
Selliti a insisté sur le fait que la lutte contre le terrorisme n’est pas synonyme de violation des droits humains. La justice, a-t-il souligné, œuvre à concilier entre les droits de l’Homme et le droit public.
De son côté, Le vice-président de la Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme (LTDH), Bassem Trifi, a estimé que “la situation des droits humains a changé en Tunisie depuis 2011, à travers notamment, l’inscription des droits et des libertés dans la Constitution de 2014”.
Trifi a, toutefois, relevé la persistance des atteintes aux droits de l’Homme, faisant état de cas de maltraitance et de torture dans les centres de détention, outre les agressions faites aux journalistes.
“Il ne suffit plus d’inscrire la protection des droits de l’Homme dans la législation, il faut veiller à l’application de la loi et œuvrer à lutter contre l’impunité”, a-t-il ajouté.
Le conseiller, coordinateur général du Forum judiciaire de droit, justice et liberté, Nizar Chouk a, quant à lui, fait savoir que le but de cette rencontre est de “faire la lumière sur la situation des droits de l’Homme, parallèlement à la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse et du 40e anniversaire de la LTDH”.
En traitant des questions inhérentes à ” la liberté de la presse et ses limites”, “les violations des droits de l’Homme”, le rôle de la justice dans la protection des droits humains” et à “la réalité de la torture en Tunisie”, a-t-il dit, la rencontre doit déboucher sur une série de recommandations à même de promouvoir le dispositif des droits de l’Homme en Tunisie.