Le dossier de l’affaire de la chaine privée “Nessma TV” a accaparé le débat, mardi, lors de la réunion de la Commission de Droit, des Libertés et des Relations extérieures au sein de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), qui était dédiée à la HAICA et à son rôle dans la lutte contre l’image stéréotypée de la femme dans les médias.
La Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA) avait décidé, la semaine dernière, la suspension de la transmission des programmes de “Nessma TV” sur les fréquences de sept radios régionales. Il s’agit de Nejma FM, Dream FM, Karama FM, Kasserine FM, Ulysse FM, la Voix des mines et Oxygène FM.
Les avis des députés étaient partagés sur cette décision de suspension. Certains ont rejeté la décision de la HAICA et mis en garde contre la restriction de la liberté d’expression. Selon eux, il aurait été plus judicieux de saisir le Tribunal administratif.
D’autres se sont demandés en quoi cette suspension pouvait porter atteinte à la liberté d’expression.
Des députés ont, en outre, accusé la HAICA de laxisme vis-à-vis des nombreux dépassements qui se produisent quotidiennement.
En réponse aux interventions des députés, les membres de la HAICA ont déclaré que la décision de suspension de la transmission des programmes de Nessma TV sur les fréquences de sept radios régionales “n’est pas une sanction et ne porte pas atteinte à la liberté d’expression”.
Selon eux, cette décision a été prise sur la base des dispositions du décret-loi 116 de 2011.
“Nessma TV est une chaine au-dessus de la loi”, a dit Hichem Senoussi, membre de la HAICA. “Elle n’a pas encore procédé aux démarches nécessaires pour la régularisation de sa situation juridique, tel que l’ont fait les autres chaines de télévision privées”, a-t-il ajouté.
Il y a trois mois, a-t-il expliqué, la HAICA a contacté Nessma TV au sujet de cette question de diffusion de ses programmes sur les ondes de sept radios régionales, sauf que celle-ci a demandé un délai pour répondre. Elle a, également, invités les représentants juridiques des radios précités, “dont certains ont affirmé avoir subi des menaces en cas de non diffusion des programmes de Nessma sur leurs ondes”, a-t-il ajouté.
Sur le sujet de la réunion de la commission, à savoir le projet de loi relatif à la lutte contre les violences faites aux femmes, Radhia Saidi, membre de l’instance, a déclaré que “les membres de la HAICA n’avaient pas été informés au préalable de l’ordre du jour de la réunion”.
Elle a indiqué que la HAICA est en train de préparer un document de référence relative à l’image stéréotypée de la femme dans les médias. Y ont pris part à l’élaboration de ce document des représentants de la société civile actifs en matière de protection de la femme.
La HAICA prépare, aussi, un rapport sur l’image de la femme dans les feuilletons ramadanesques qui sera présenté en septembre prochain, a-t-elle ajouté.
Pour sa part, Le président de la HAICA, Nouri Lajmi, a indiqué que l’instance n’est pas habilitée à intervenir sur le contenu des programmes, appelant à l’urgence d’élaborer une nouvelle loi qui comblera les lacunes du décret-loi 116.