Des dizaines de sourds-muets se sont rassemblés lundi matin devant le théâtre municipal de Tunis pour revendiquer leurs droits à l’emploi et aux soins gratuits et dénoncer la politique de marginalisation adoptée par l’Etat.
Venus des différentes régions du pays, les manifestants ont levé des slogans appelant le gouvernement à les faire bénéficier de leurs droits économiques et sociaux tels que stipulés dans la constitution tunisienne.
Les manifestants, dont la majorité sont des jeunes, ont levé leurs cartes d’identité nationales pour dire qu’ils sont des citoyens tunisiens et doivent bénéficier de leurs droits.
Dans une déclaration à l’agence TAP, Rachid Hechmi, président de l’association ” Voix du sourd de Tunisie ” a indiqué que ce sit-in vise à faire parvenir la voix de cette catégorie sociale de la société tunisienne qui a été longtemps marginalisée.
Selon lui, les revendications des personnes aux besoins spécifiques sont faciles à satisfaire puisqu’ils revendiquent des droits basiques et élémentaires comme la gratuité des soins et du transport, l’emploi et l’accès aux espaces culturels et de loisir.
Dans ce contexte, il a signalé que la Tunisie a ratifié plusieurs conventions depuis 1984 qui consacrent les droits des personnes aux besoins spécifiques, dont les sourds muets, à l’emploi et à une vie digne.
De son côté, le président de l’association ” Ibssar ” Mohamed Mansouri a précisé que ce sit-in rassemble environ tous les porteurs d’handicap pour défendre leurs droits et revendiquer l’application de l’article 48 de la constitution tunisienne.
Il a, en outre, appelé le gouvernement à mettre en œuvre, dans les plus brefs délais, la décision d’embaucher les porteurs d’handicap, notamment les sourds, à hauteur de 2% du total des employés dans la fonction publique.
D’après Mohamed Mansouri, la carte d’handicapé n’est plus prise en considération par les responsables dans les secteurs du transport et de la santé puisque plusieurs personnes aux besoins spécifiques notamment la catégorie des sourds muets sont obligés de payer les frais du transport public.
L’intervenant a dénoncé la poursuite de marginalisation et la non application des lois qui consacrent les droits des personnes aux besoins spécifiques à l’intégration sociale et économique.
Il a, par ailleurs, suggéré l’attribution aux personnes aux besoins spécifiques d’une prime de chômage soulignant que l’Etat doit faciliter leur intégration dans la société tunisienne.