“Les dettes de 172 municipalités sur un total de 264 ont atteint, en 2015, environ 150 millions de dinars (MD)” a indiqué, lundi, à Tunis, le directeur général des collectivités locales, Mokhtar Hammami.
Il a ajouté, lors du forum de l’Agence TAP, tenu sur le thème de “la gouvernance locale: la responsabilité de tous”, organisé, au siège de l’Agence à Tunis, que 7 municipalités relevant des régions de Kasserine, Tozeur, le Bardo, Om Laarayes, Tunis, Sfax et Carthage ont des dettes qui dépassent 5 MD, soit 45,663 MD, ce qui représente 30% de la totalité des dettes. Alors que pour 113 municipalités, l’endettement demeure gérable, a-t-il noté, soulignant qu’après la crise (des dechets et de gestion des affaires municipales enregistrée en 2012), la siutation a enregistré une nette amélioration aussi bien sur le terrain que dans le domaine financier.
Cependant, les municipalités et les collectivités locales sont confrontées à des problèmes structurels liés à la faiblesse des ressources financières, l’insuffisance des moyens matériels et humains mis à leur disposition et aussi une marge de manoeuvre réduite et des difficultés conjoncturelles relatives à la régression des ressources propres et à la dégradation des services environnementaux et du rendement de l’établissement municipal de manière générale.
Hammami a, en outre, fait remarquer que “la situation actuelle de la Tunisie impose la mise en place de cadres adéquats pour améliorer la situation des villes “.
Par ailleurs, le directeur Général de la Caisse des Prêts et de Soutien aux Collectivités Locales, Sami Makki a présenté, à cette occasion, le programme de développement urbain et de la gouvernance locale (PDUGL) cofinancé par le gouvernement tunisien et la Banque Mondiale.
Ce programme d’un montant de 1220 MD a pour objectif de mettre en œuvre les dispositions constitutionnelles liées l’adoption des mécanismes de la démocratie participative et le principe de libre administration des communes. Il vise, également, à concrétiser les principes de la décentralisation prévue dans la nouvelle constitution tunisienne (chapitre 7) visant à mettre en place les fondements du pouvoir local et de la décentralisation.
Dès lors, les collectivités locales sont appelées à adopter des instruments et outils de transparence et de bonne gouvernance afin d’assurer l’implication et la participation des citoyens et de la société civile.
Le processus de décentralisation implique, selon la constitution de 2014, un transfert des pouvoirs politiques, administratifs, financiers et fiscaux, des autorités centrales (gouvernement, ministères) aux autorités locales (municipalités) ou régionales (régions, gouvernorats et directions).