Auditionné jeudi par la commission de la jeunesse, des affaires culturelles, de l’éducation et de la recherche scientifique à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), le ministre de l’éducation Néji Jalloul a déclaré que les salaires des travailleurs du secteur de l’éducation sont les plus élevés comparés aux autres secteurs, ajoutant que la charge supplémentaire engendrée par les augmentations salariales a atteint 451 millions de dinars.
En réponse à une proposition relative à l’augmentation salariale des instituteurs, Jalloul a souligné que chaque enseignant bénéficie de deux avancements par an et qu’il perçoit un salaire mensuel de 1570 dinars sans compter les nombreuses primes, précisant que la moyenne des heures de travail pour un enseignent en Tunisie sont de ordre de 15h par semaine contre 27h dans d’autres pays.
Lors de cette audition consacrée au plan de développement stratégique sectoriel de l’éducation (2016-2020), Jalloul a estimé que la vague de tension que connaît actuellement le secteur de l’éducation est normale “dans la mesure où toute réforme profonde n’est pas toujours accueillie favorablement”.
Pour ce qui est de la réduction de la charge de travail des élèves du primaire, il a fait savoir que son département entend diminuer les heures de cours, consacrer seulement cinq jours aux cours et réduire les coefficients de certaines matières.
Il a, par ailleurs, annoncé le rétablissement des vacances d’hiver, soulignant que le concours de la sixième année sera unifié à partir de l’année prochaine et ce dans la volonté de consacrer l’égalité des chances.
Répondant aux interrogations des députés sur la propagation de l’hépatite C dans certaines écoles primaires situées dans les régions intérieures, le ministre de l’éducation a estimé que ce problème est de l’essor des ministères de la Santé et de l’Agriculture.
“La maladie est liée essentiellement au respect des règles d’hygiène, la potabilité de l’eau et l’accès à l’assistance sanitaire nécessaire”, a-t-il dit.
Evoquant le plan stratégique du secteur éducatif (2016-2020), Bouzid Nciri, directeur des études de la planification et des systèmes d’information relevant du ministère de l’Education, a mentionné que le plan s’articule autour d’une approche globale et participative incluant les ministères, les partis, les députés et la société civile.
Une enveloppe de 3457 millions de dinars a été allouée au secteur éducatif pour la période (2016-2020) a indiqué Nciri, précisant que cette enveloppe sera répartie selon le principe de la discrimination positive entre les régions.
Pour Nciri, le plan stratégique du ministère de l’éducation permettra la redéfinition de la carte scolaire d’une manière à garantir l’égalité des chances, assurer la réussite et améliorer la qualité de l’éducation.
En plus de la révision des livres et des programmes pédagogiques, le plan stratégique prévoit la révision du système d’évaluation, la suppression des 20% appliquée sur la moyenne du BAC à partir de la session juin 2017, la révision du temps scolaire à travers l’expérience de la séance unique, le lancement de l’école numérique et la généralisation de l’année préparatoire à 2020, a-t-il encore rappelé.