La commission des Affaires des Tunisiens à l’étranger, relevant de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) a auditionné, lundi après-midi, des membres de l’association de sauvetage des Tunisiens bloqués à l’étranger.
Le président de l’association, Mohamed Ikbal Ben Rejab, a appelé le ministère des Affaires étrangères à “accomplir son rôle” et à venir en aide aux Tunisiens bloqués à l’étranger, qu’ils soient emprisonnés ou disparus, “à condition qu’ils ne soient pas impliqués dans des actes terroristes”. Ces personnes ont été “piégées, dans le cadre de transactions suspectes, pour aller en Syrie, au Mali, en Irak, au Yémen et en Libye”, a-t-il considéré.
Il a, notamment, demandé le rapatriement des 43 Tunisiens graciés par le régime syrien depuis juin 2013 “et qui croupissent toujours dans les prisons syriennes alors qu’ils ne sont pas accusés de terrorisme”, selon ses dires. Il a, dans ce sens, réclamé que les procédures soient facilitées afin de permettre aux familles de leur rendre visite “en attendant leur retour au pays”.
Ben Rejeb a, par ailleurs, appelé l’Etat tunisien à demander aux autorités turques de lui communiquer l’identité des Tunisiens qui se sont rendus en Turquie pour tourisme et dont la durée de séjour a dépassé les 3 mois, sans renouvellement. Ces données permettront de connaitre ceux sont partis pour “le Djihad en Syrie et en Irak”, a-t-il estimé, demandant également à ce que les autorités syriennes, irakiennes et turques dévoilent l’identité des morts et des prisonniers tunisiens sur leurs territoires.
Il a, d’autre part, exhorté les autorités à intervenir pour sauver les Tunisiens arrêtés en Libye “et dont le seul crime est d’être Tunisiens”, affirmant savoir, de sources personnelles, qu’ils sont victimes de maltraitances.
Dans ce même contexte, Ben Rejab a recommandé de traiter “avec sérieux” le dossier des journalistes tunisiens enlevés en Libye, Sofiane Chourabi et Nadhir Ktari, en exerçant des pressions sur toutes les parties intervenantes.
L’intervenant a, en outre, appelé à hâter la tenue de la Conférence nationale sur le terrorisme, reportée sine die par le gouvernement, et à élaborer un programme de réhabilitation et de réinsertion des Tunisiens de retour des foyers de tensions ou des zones de conflits “pour combattre l’idéologie extrémiste, takfiriste et daeshienne”.
L’association de sauvetage des Tunisiens bloqués à l’étranger a déjà fait plusieurs démarches pour obtenir la réalisation de ces revendications, a-t-il souligné, affirmant que des correspondances ont été envoyées dans ce sens aux ministères des Affaires sociale et des Affaires étrangères ainsi qu’à la présidence de la République.
La présidente de la commission, Ibtissem Jebali, a indiqué que les dossiers des Tunisiens bloqués à l’étranger seront examinés minutieusement dans le but d’essayer de trouver des solutions, après la collecte des informations nécessaires auprès des autorités officielles et concernées.