Les ateliers organisés dans le cadre des travaux du congrès national de la jeunesse, ouvert mardi à Gammarth, ont porté sur les grandes questions soulevés durant les tribunes de dialogues tenues du 1r octobre au 13 novembre, prélude à la préparation de propositions pour la mise en place d’une stratégie nationale de la jeunesse.
Les jeunes participants à l’atelier sur “la relation des jeunes avec les institutions de l’Etat”, dirigé par le secrétaire d’Etat aux sports Imed Jabri, se sont déclarés non satisfaits de la qualité des services fournis en raison de l’absence de transparence des procédures administratives et l’absence de rapidité dans le traitement des affaires du citoyen ainsi que la prolifération de la concussion et des passe-droits. Ils ont également soulevé le problème de la mauvaise qualité des prestations sanitaires, du transport et des infrastructures routières.
Certains jeunes appartenant à des partis, des associations et instances constitutionnelles dans les différentes régions ont invité lors des travaux de l’atelier sur “la jeunesse, la citoyenneté et le discours alternatif”, dirigé par la secrétaire d’Etat à la jeunesse Faten Kallel, à la nécessité de préparer les jeunes à assumer le leadership, de créer un conseil national de la jeunesse et d’œuvrer à consacrer les valeurs de l’initiative et de l’action bénévole loin de tous les tiraillements partisans et idéologiques ainsi que de consolider leur représentativité au sein des conseils élus.
Les jeunes ont appelé également à initier la jeune génération au respect des différences et à la préservation de la dignité, soulignant le rôle de la famille, des institutions éducatives et des médias pour inculquer aux jeunes les valeurs de citoyenneté, du bénévolat et de la tolérance.
L’atelier sur “la jeunesse et les comportements à risque”, dirigé par la ministre de la santé publique Samira Marai et le secrétaire d’Etat aux affaires étrangères Radhouane Ayara, a débattu des pratiques nocifs qui peuvent conduire les jeunes à la délinquance, notamment l’addiction, l’émigration clandestine et la contrebande.
Les jeunes ont rendu à cet égard l’Etat responsable en partie de ces déviations, soulignant la nécessité de rétablir la confiance entre les jeunes et les appareils étatiques. Ils ont expliqué l’amplification de ces phénomènes par l’absence de dialogue au sein de la famille et les lacunes dans le système éducatif.
Lors des travaux de l’atelier sur “la jeunesse et le système éducatif et de l’enseignement”, dirigé par le ministre de l’éducation Neji Jalloul et le ministre chargé des relations avec les instances constitutionnelles, la société civile et les droits de l’homme Mehdi Ben Gharbia, les jeunes ont relevé les principales problématiques dans la réforme éducative,
notamment la faiblesse des contenus, des méthodologie et de l’évaluation.
Ils se sont notamment prononcés pour la révision de l’emploi du temps scolaire, responsable selon eux du surmenage et du dysfonctionnement pédagogique. Les jeunes ont aussi soulevé le problème des relations tendues au sein de l’institution éducative.
L’atelier sur “la jeunesse et le système de l’emploi”, animé par le ministre de la formation professionnelle et de l’emploi Imed Hammami, a diagnostiqué la situation de l’emploi en Tunisie, sa politique et les facteurs qui l’influencent.
Les jeunes ont souligné à cet égard la nécessité de mettre en place une stratégie nationale adaptée à la fluctuation du marché de l’emploi et revoir l’emploi précaire, estimant que la discrimination positive dans le lancement de projets régionaux est une priorité absolue.
Ils ont également appelé à faire table rase de la culture de l’Etat providence qui persiste dans la mentalité des jeunes et à encourager la culture de l’initiative.
L’atelier sur “la jeunesse, le sport, la culture et la technologie”, animé par le ministre de la culture Mohamed Zine El Abidine, a permis aux jeunes de débattre des différentes problématiques, notamment le manque d’intérêt des jeunes pour les activités sportives et culturelles en raison du manque de motivation individuelle et étatique, outre la faiblesse de l’infrastructure et des équipements.
Ils ont revendiqué le droit des jeunes à des activités culturelles et sportives en développant les installations et créant des centres et des clubs sportifs dans toutes les régions.
Tout en rendant à cet égard en partie l’Etat et ses institutions responsables des lacunes, les jeunes ont appelé à la mise en place d’une stratégie nationale de promotion culturelle tout en encourageant les jeunes des régions de l’intérieur à lancer des projets culturels pour leur propre compte.