Des députés à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) ont appelé, vendredi, à l’incrimination de la normalisation avec l’entité sioniste et à prendre les dispositions requises pour éviter que des crimes ne se reproduisent en Tunisie, en allusion à l’assassinat de Mohamed Zouari, tué jeudi 15 décembre par balle à Sfax.
Au cours d’une séance plénière consacrée à l’audition des ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères sur l’assassinat de l’ingénieur Mohamed Zouari, les députés ont, notamment, appelé à “l’organisation de funérailles nationales au martyr et à prendre en charge son épouse ainsi que les membres de sa famille”.
Plusieurs députés ont tenu à saluer le rendement de l’institution sécuritaire qui, selon eux, a “retrouvé ses capacités en matière de lutte contre le terrorisme”. “L’assassinat de Mohamed Zouari ne peut être un critère pour juger les aptitudes de cette institution, du fait que plusieurs pays, aux compétences sécuritaires plus développées ont vécu de tels actes”, ont-ils assuré.
D’autres députés ont, quant à eux, qualifié l’assassinat d'”atteinte à la souveraineté nationale”, dénonçant “des lacunes au niveau du système de renseignement et la récurrence des assassinats après la révolution”, et demandant au ministre de l’Intérieur de donner un éclairage sur l’enquête sur cette affaire.
D’autres ont critiqué le “démantèlement systématique de l’appareil sécuritaire, après la révolution”, tenant l’ancien ministre de l’Intérieur Farhat Rajhi pour responsable de la situation actuelle, “après avoir démis de leurs fonctions les meilleurs cadres du ministère, ce qui a permis pareilles intrusions”.
De leur côté, les députés du bloc Ennahdha ont réclamé “l’octroi de la nationalité tunisienne à l’épouse du martyr Zouari (d’origine syrienne), sur décision politique et non par voie administrative ordinaire et de lui octroyer une allocation lui garantissant une vie digne”.
Ils ont, également, proposé d’organiser des funérailles nationales en hommage au martyr et de baptiser certaines places publiques en son nom.
La majorité des élus d’Ennahdha ont plaidé pour l’incrimination de la normalisation, appelant à hâter la création de l’agence nationale des renseignements, en dépit de la controverse autour de sa nature et de ses prérogatives.
Plusieurs députés se sont interrogés à cette occasion sur la concomitance de la démission du directeur général de la sûreté nationale, Abderrahmane Belhadj Ali avec l’assassinat de Mohamed Zouari, survenu le même jour.
Ils ont, à ce propos, demandé au ministre de l’Intérieur de s’expliquer sur les déclarations de Belhadj Ali, qui avait évoqué “des tentatives de mettre la main sur le département de l’intérieur”, ainsi que sur les déclarations d’autres sécuritaires syndicalistes limogés sur des activités de renseignements étrangers en Tunisie.
Les élus d’Ennahdha Samir Dilou et Ramzi Ben Fraj ont appelé le ministre des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui à prendre les mesures diplomatiques et juridiques nécessaires pour “engager des poursuites à l’encontre des auteurs du crime et déposer plainte auprès des organisations internationales spécialisées”.
Rappelons, que le bureau de l’ARP avait décidé, mercredi, de tenir une séance plénière urgente à la demande de 4 blocs parlementaires (Ennahdha, Nida Tounes, le Front populaire et le bloc démocratique).