Remplacer l’approche sécuritaire par une approche basée sur les droits de l’Homme pour faire face aux mouvements sociaux est nécessaire à l’instauration de la stabilité sociale et politique, révèle une rapport élaboré par le Forum Tunisien pour les Droits économiques et sociaux (FTDES) en collaboration avec le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH).
“Les gouvernements successifs de l’après-révolution continuent encore à recourir à l’approche sécuritaire pour gérer les mouvements sociaux, une approche qui a montré ses limites sous le régime autoritaire”, a souligné Rami Jedidi, membre du comité qui a élaboré ce rapport, lors d’un point de presse tenue jeudi à Tunis.
Le rapport préconise, a-t-il dit, la nécessité de réviser les textes de loi qui pénalisent les mouvements sociaux et “accusent les manifestants de violence et de désobéissance pour les incriminer, dans un premier temps, puis discréditer leur action, dans un second temps”.
Le président du FTDES, Abderrahmen Hédhili, a pour sa part fait remarquer que le véritable succès de l’expérience démocratique en Tunisie ne se résume pas au consensus politique entre l’élite au pouvoir, mais exige une reconnaissance des droits de tous les Tunisiens et toutes les Tunisiennes, sans distinction aucune.
Il a fustigé toutes les formes de poursuites engagées à l’encontre des manifestants, des protestataires pacifiques et des sit-inneurs, à Tunis et dans les régions, s’agissant notamment des chômeurs et des fichés par la police.
Il a, dans ce sens, appelé le gouvernement à respecter le droit d’expression et de manifester pacifiquement, et de cesser les pratiques d’oppression policière à l’encontre des protestations sociales.
Une action d’envergure nationale sera organisée le 10 décembre, à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’Homme, devant le siège de l’Assemblée des Représentants du Peuple, pour revendiquer les droits des marginalisés et des régions démunies, a-t-il rappelé.