Tunisie – ARP : Adoption du budget du ministère des affaires culturelles pour l’année 2017

L’assemblée des représentants du peuple (ARP) a adopté mardi tard dans la soirée le projet de budget du ministère des affaires culturelles pour l’année 2017 avec 104 voix pour, 3 contre et 9 abstentions. Le budget est de l’ordre de 257.650 millions de dinars (MD) soit 0,79 pour cent du budget général de l’Etat.

Dans leurs interventions, la majorité des députés a estimé que ce budget “n’est pas à la hauteur d’un tel département supposé être l’un des ministères de souveraineté en Tunisie après la révolution et ne répond pas aux objectifs escomptés surtout que les efforts sont déployés vers le renforcement de la décentralisation de la culture en vue de faire des régions de véritables cités culturelles dans les différentes disciplines.
Dans ce sens, les députés ont à l’unanimité revendiqué le principe d’équilibre régional tout en accordant la priorité aux régions marginalisées depuis des décennies en matière de culture et en consacrant le principe de la culture de proximité au niveau de la création et de la production.

Parlant du patrimoine, les députés ont appelé à la nécessité de préserver les monuments historiques et les sites archéologiques dans les différentes régions du pays et d’adopter dans ce sens une stratégie nationale claire pour protéger ces sites de toute forme d’agression qu’elle soit.

Dans ce sens, le député Imed Ouled Jebril s’est interrogé “du sort de 200 pièces archéologiques volées du Bardo” selon ses dires, ajoutant qu’une collection importante du patrimoine demeure non numérisée. Il a, à cet égard, appelé à diffuser le rapport de la commission chargée d’investigation sur le dossier du patrimoine.

Par ailleurs, d’autres députés ont évoqué la question concernant la situation de l’artiste appelant à dynamiser le projet de couverture sociale et d’octroi de fonds nécessaires pour que le créateur tunisien puisse vivre en toute dignité. D’autres interventions ont porté sur la question de la corruption administrative et de la mauvaise gestion des fonds publics au sein de certaines structures du ministère des affaires culturelles et plusieurs manifestations culturelles qui relèvent du ministère de tutelle.

Dans sa réponse, le ministre des affaires culturelles Mohamed Zine El Abidine a souligné que le ministère doit se rattraper dans plusieurs domaines en vue de doter le secteur culturel d’un cadre législatif et structurel qui offre des mécanismes de travail efficients et consacrer de la sorte les règles de transparence et de bonne gouvernance tout en veillant à introduire la culture dans le circuit économique et social du pays.

Le ministre a, par ailleurs, promis d’oeuvrer en 2017 à promouvoir un dispositif spécial d’incitations fiscales dans les régions intérieures et les quartiers populaires en vue d’encourager le secteur privé à investir dans la culture.
Par ailleurs, le ministre a souligné la volonté du ministère à soutenir l’initiative privée des jeunes créateurs à travers le financement de 200 initiatives indépendantes dans les régions. Il a, dans ce contexte, rappelé que le programme “Tunisie: Cités des arts 2016-2017” qui a démarré jusqu’à aujourd’hui dans 13 gouvernorats s’inscrit dans le cadre d’une nouvelle approche initiée par le ministère pour entrer en contact direct avec les jeunes créateurs dans tous les domaines.

Dans un autre registre, le ministre des affaires culturelles a souligné que le ministère s’emploie à sauver le fonds des arts plastiques signalant la présence de 12 mille œuvres qui sont des acquisitions de l’Etat nécessitant une préservation. Le ministère s’emploie également à consacrer le droit d’accès à l’information à travers la diffusion de toutes les données relatives entre autres aux dépenses et aux subventions. Le ministre a tenu à rappeler que l’organisation de plusieurs manifestations culturelles récemment dont les Journées cinématographiques de Carthage (JCC), les Journées Théâtrales de Carthage (JTC) et les expositions “Lieux saints partagés” au musée du Bardo et “l’éveil d’une nation” au palais Ksar Said constituent autant d’acquis qu’if faudrait veiller à préserver pour promouvoir davantage le paysage culturel en Tunisie.