Le président de la république, Beji Caid Essebsi, a souligné que l’instauration de l’Instance Vérité et Dignité (IVD) et le lancement du processus de la justice transitionnelle “était la principale réalisation accomplie par la Troika”, justifiant son absence des premières auditions publiques des victimes des violations des droits de l’homme, les 17 et 18 novembre, par le fait qu’il n’est “pas tenu d’être présent à tous les évènements”.
“De toute façon cette instance n’accorde pas d’importance au président de la république et travaille dans toute indépendance après avoir été installé et élue par l’assemblée constituante et semble être l’héritière de l’assemblée des représentants du peuple”, a indiqué le chef de l’Etat dans une interview diffusée mardi soir par la chaine Al Hiwar Attounissi.
Il a affirmé qu’il ne lui importe pas d’évaluer la prestation de l’IVD dont il ne met pas en doute le processus “qui compte des côtés positifs et négatifs”.
Indiquant avoir suivi les auditions à la télé, le président de la république a estimé qu’il a “perçu une crédibilité” des témoignages.
“Mais je me pose la question de savoir si le processus de justice transitionnelle se limite à des auditions des victimes pour relater les exactions et les violations qu’ils avaient subies ou bien s’il fallait convoquer les tortionnaires pour reconnaître leurs forfaits et présenter leurs excuses”, a-t-il fait remarquer.
Au sujet de l’affaire de Lotfi Nagh, Beji Caid Essebsi a estimé que le verdict de non lieu pour les accusés de sa mort, “a été un choc” pour lui.
“Je respecte toutefois l’indépendance de la justice, mais cela ne m’empêche pas de porter un jugement sur cette affaire dont j’étais l’une des personnes à avoir contribué à la rendre une affaire d’opinion publique”, a-t-il ajouté.
Il a rappelé à cet égard qu’il avait organisé une conférence de presse lorsqu’il présidait le mouvement de Nida Tounes pour “démontrer l’agression dont été victime Lotfi Nagdh d’autant que ceux qui avait accompli ce forfait déclaraient publiquement qu’ils allaient purifier le pays des anciens partisans du régime déchu”.
Au sujet de ses accusations pour le mouvement Ennahdha et le Congrès pour la République d’être derrière le meurtre de Nagdh, le président de la république a indique que “tout le monde sait que les ligues de protection de la révolution qui étaient responsables de ce meurtre étaient formées de ces partis, aux côtés du parti Ettakattol qui s’était ensuite retiré après le lancement de slogans contre les anciens membres du régime déchu”.