La chambre des représentants du peuple a adopté, lundi soir, le projet de budget du ministère de la fonction publique et de la gouvernance avec 113 voix, 5 voix contre et 10 abstentions.
Les députés ont été unanimes à estimer que le budget du ministère est faible et ne concorde pas avec les réformes lancées par ce ministère en matière de numérisation de l’administration, de relèvement des prestations fournies au citoyen et de simplification des formalités administratives.
A cet égard, Souad Baouli, du Front Populaire, a mis en cause le sérieux du gouvernement dans sa volonté de réformer l’administration. Au même titre que Ajmi Lourimi, du parti Ennahdha, qui a relevé que le budget alloué au ministère “montre le manque de sérieux du gouvernement dans son projet de reforme”. Son collègue du même parti Imed Aouled Jebril a affirmé aussi que “ce budget ne répond pas aux défis auxquels fait face l’administration”.
Les députés ont mis l’accent sur la réforme de l’administration, sa neutralité par rapport à la politique et la récupération partisane, se prononçant pour la nécessité d’améliorer les conditions de travail des fonctionnaires.
Les interventions ont porté également sur la lutte contre la corruption et les recrutements. A ce propos, Zouheir Rejbi (Ennahdha) a appelé à tirer profit des expériences des pays avancés en matière de reforme administrative et à compléter l’arsenal législatif pour consolider la gouvernance et la sauvegarde des deniers publics.
Le député du bloc Al Horra du parti Machrouu Tounes, Ibrahim Nasfi, a relevé pour sa part la nécessité de revoir la loi sur les transactions publiques et d’unifier le contrôle des administrations.
Au sujet des recrutements, le député du bloc démocratique, Ridha Dallai, a appelé à plus de transparence et à accroitre le taux d’embauche des personnes à besoins spécifiques. La députée du parti Ennahdha Mehrzia Laabidi a réclamé un intérêt plus accru porté aux demandeurs d’emploi des familles démunies alors que le député de l’UPL, Tarek Fetiti, a demandé une révision de la grille des salaires dans la fonction publique.
De son côté, le député du parti Ennahdha, Hedi Soula, a appelé à une restructuration des entreprises publiques commerciales pour les aider à pouvoir renflouer les caisses de l’Etat.
Le ministre de la fonction publique, Abid Briki, a souligné dans ses réponses aux députés que son département a accompli de grands pas dans les débats sur la stratégie nationale de réforme administrative avec une série de conférences au nord ouest et au sud est en attendant les autres régions du pays. Ces conférences seront couronnées par une conférence nationale sur cette stratégie avec la participation des organisations nationales, des partis et de la société civile.
“Nous sommes soucieux également de suivre les concours publics de recrutement avec l’association de la société civile et nous considérons la décision du gouvernement de geler les recrutements dans la fonction publique comme provisoire et dépendant de l’amélioration de la conjoncture économique”, a-t-il ajouté.
Le ministre a reconnu l’existence d’un manque de personnel dans certaines administrations, indiquant que son département s’emploie à redéployer des agents dans ces administrations, sans les forcer pour autant.
Abid Briki a réaffirmé pars ailleurs le souci du ministère de réactiver et de généraliser le service de l’administration rapide dans les grandes surfaces tout en maintenant la décision d’ouverture samedi des services administratifs de grande nécessité pour le citoyen.
A propos de l’usage des voitures administratives, Briki n’a pas caché les difficultés rencontrées, indiquant que le ministère a des propositions qu’il soumettra au conseil des ministres, parmi lesquelles “la possibilité de permettre aux fonctionnaires disposant de voitures fonctionnelles d’avoir des crédits pour l’acquisition d’automobiles”.
Les dépenses de fonctionnement et de développement du ministère de la fonction publique et de gouvernance pour 2017 sont estimées à 24,939 millions de dinars, réparties en 24,711 millions de dinars pour le fonctionnement et 228 mille dinars pour le développement.