La situation actuelle du secteur culturel en Tunisie, le rôle de la culture en tant que vecteur de développement social et économique en Tunisie et la mise en valeur des différentes visions, expériences et propositions pour impulser ce secteur, ont été les thèmes évoqués lors d’une table ronde ayant pour thème “Parlons culture” organisée mardi soir à Tunis à l’initiative du réseau d’instituts culturels nationaux européens (EUNIC), présidé par le British Council.
La rencontre a permis de mettre en exergue le programme d’appui au renforcement du secteur de la culture en Tunisie, financé par l’Union Européenne et lancé par Eunic depuis 2011, et a constitué une occasion pour les participants (représentants de ministères, de la société civile et hommes de culture) d’exprimer leurs préoccupations, leurs attentes et de présenter leurs propositions dans le but de renforcer le secteur de la culture en Tunisie comme vecteur de changement économique et social.
Présente à cette rencontre, la ministre de la culture et de la sauvegarde du patrimoine, Sonia Mbarek, a souligné l’importance du rôle que joue la culture dans la mise en place d’un environnement propice pour le bien être des citoyens et d’assurer leur émancipation socio-économique à travers les arts, le patrimoine et la diversité culturelle.
“Dans cette perspective, la mise en place du programme d’appui au secteur de la culture en Tunisie (PACT) par l’union Européenne au profit de la Tunisie réaffirme la conviction commune dans le pouvoir magique de la culture pour changer les sociétés et les individus vers un meilleur avenir” a-t-elle précisé, ajoutant que le réseau n’a pas cessé, depuis sa création en juin 2011, de promouvoir la coopération culturelle entre les pays membres de l’Union Européenne et la Tunisie et a permis d’instaurer une nouvelle dynamique dans ces relations, aussi prometteuses et continuellement innovatrices.
Les difficultés ou les obstacles que subisse chaque pays dans sa trasition démocratique, dont la Tunisie fait preuve actuellement, ne seront certainement que des phases passagères dans son histoire si on s’est investi dans la culture comme axe principal de la transformation démocratique, a souligné la ministre.
Mbarek a indiqué qu’à travers la nouvelle politique culturelle adoptée qui se base sur la décentralisation et la démocratisation de la culture ainsi qu’avec la réalisation du programme d’appui au secteur de la culture qui a intégré de façon harmonieuse la promotion du rôle de la culture comme vecteur de développement économique et social, la Tunisie de 2020 sera démocratique, créative et prospère.
Dans une déclaration à l’Agence TAP, Nigel Bellingham, directeur du British Council et du réseau d’Eunic a indiqué que le projet d’appui du secteur culturel en Tunisie est un programme qui vise à mettre en valeur le rôle de la culture en Tunisie en tant que facteur puissant de cohésion sociale au niveau local, régional et national et contribue à la consolidation de la démocratie et la prospérité économique en Tunisie dans le contexte de la nouvelle gouvernance instauré dans le pays outre son rôle dans le renforcement des relations de coopération entre la Tunisie et les pays de l’Union Européenne.
“La coopération bilatérale est le secret de la réussite du programme qui sera réalisé sous plusieurs formes : appui financier, soutien technique, sessions de formation…”, a-t-il fait savoir.
A propos de la rencontre “parlons culture”, Bellingham a indiqué qu’elle a pour objectif de prendre connaissance des opinions des professionnels du secteur et de prendre en considération leurs suggestions, ajoutant que le programme a pour but d’encourager les jeunes et les idées et les initiatives créatives.
Les participants à cette table ronde ont appelé à la révision du cadre juridique et législatif relatif aux différents domaines culturels dans les secteurs public et privé alors que certains participants ont critiqué “la lourdeur” des procédures adminuistratives surtout en ce qui concerne la création d’associations et les mesures d’incitation à l’investissement dans le secteur culturel. Plusieurs expériences et initiatives culturelles ont été présentées à cette occasion dont celles de Adnan Hellali, Sofien Ouissi, Soumaya GHarsallah et Hédi magdiche.
Les intervenants ont aussi souligné l’impératif de soutenir les micro-projets particulièrement dans les régions intérieures et de rapprocher la culture des habitants des zones rurales ainsi qu’inciter à la création de manifestations culturelles au sein des régions et fournir les moyens financiers et logistiques nécessaires.