Omar Mansour : Le Pôle judiciaire et financier doit être doté de ressources financières et humaines

omar-mansourLe ministre de la Justice, Omar Mansour a souligné que le Pôle judiciaire et financier, créé en août 2012, doit être doté de ressources financières et humaines et d’un dispositif de formation continue des magistrats pour leur spécialisation dans les contentieux financiers.

Lors de son audition, lundi, par la Commission de la réforme administrative, de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption et du contrôle de la gestion de l’argent public, Omar Mansour a indiqué que le Pôle a tranché 400 affaires sur un total de 1052 dossiers, faisant remarquer que l’examen des affaires relatives aux crimes financiers demande beaucoup de temps et d’efforts.

Il a ajouté que le ministère a élaboré un projet de loi portant organisation de l’action du Pôle en vue de sa structuration juridique et afin de fournir les moyens nécessaires aux magistrats pour faciliter leur travail.

De son côté, le premier substitut du procureur de la République près du Pôle judiciaire et financier, Abdelhakim Yousfi, a expliqué que la création de cette juridiction spécialisée s’inscrit dans le cadre des conventions internationales ratifiées par la Tunisie.

Elle constitue, également, selon lui, une réponse à une revendication populaire appelant à combattre la corruption et une solution pour la résolution des affaires financières complexes qui ne peuvent pas relever de la compétence des tribunaux ordinaires.

Pour leur part, les députés ont mis l’accent sur la nécessité de doter le Pôle en ressources financières et humaines compte tenu de son rôle en matière de lutte contre la corruption, soulignant l’importance de renforcer la spécialisation des magistrats dans les contentieux financiers.

Les membres de la Commission ont, notamment, appelé à la réforme du système pénal, estimant qu’il n’est pas adapté à la complexité croissante du contentieux. Certains d’entre eux ont estimé que l’emprisonnement des hommes d’affaires dans des affaires de corruption financière ne résout par le problème et est de nature à rendre la situation plus complexe et à infliger à l’Etat des pertes financières suite à la fermeture des usines et autres entreprises qui constituent un réservoir d’emplois.

Ces derniers préconisent que le Pôle judiciaire et financier opte pour le mécanisme de réconciliation avec les hommes d’affaires entre autres instruments de travail.

En réaction à cette proposition, Omar Mansour a jugé que le Pôle financier peut en effet adopter le mécanisme de réconciliation avec les hommes d’affaires, précisant que le ministère compte aller de l’avant sur la voie de la réforme du système judiciaire en vue de son adaptation aux contentieux spécifiques à l’étape actuelle.