« L’adoption de la loi portant création du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) est une entrave au processus d’instauration d’une justice indépendante en Tunisie », a estimé samedi la présidente de l’Association des magistrats tunisiens (AMT), Raoudha Karafi.
« Il s’agit là d’un moyen de dépouiller le CSM des prérogatives lui permettant de consacrer l’indépendance de la justice », a-t-elle ajouté à l’agence TAP en marge de la réunion du Conseil national de l’Association.
« La loi adoptée mercredi dernier par les élus du peuple ne rompt aucunement avec l’ancien système judiciaire », a-t-elle tenu à préciser, regrettant que les députés aient invalidé le projet du gouvernement qui, selon elle, était plus conforme aux dispositions de la Constitution et aux standards internationaux.
« L’adoption de cette loi est une opération de manipulation procédurale par excellence », a encore lancé Karafi à l’ouverture de la réunion du Conseil national de l’AMT.
A cet égard, elle a dénoncé le mutisme complice du ministre de la Justice Omar Mansour lors de la plénière consacrée à l’adoption du projet de loi sur le CSM, l’accusant d’avoir fermé les yeux sur ces manipulations.