La restauration des biens culturels, pilier de la sauvegarde du patrimoine méditerranéen

La restauration des biens culturels constitue une intersection essentielle entre les composantes historiques, scientifiques et techniques, afin de préserver le patrimoine et la mémoire de chaque pays.

C’est l’idée sur laquelle a insisté l’Italienne Laura Baratin, lors de la présentation du projet “L’innovation de la formation des biens culturels” (Infobc), mis en place à Tunis, il y’a un an (le 27 mai 2015).

Infobc qui est un nouveau curriculum euro-méditerranéen pour la sauvegarde des biens culturels, constitue un signal d’attention spécifique pour cette région, en matière de recherche, de formation et de soutien au processus de formation déjà en cours en Tunisie, a-t-elle indiqué.

Ce projet est mis en place en partenariat entre le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et plusieurs universités européennes en France, Espagne et en Italie.

Financé par l’Union européenne (UE), Infobc est un projet “ambitieux” en matière de formation de restaurateurs. “C’est la première fois que nous oeuvrons à mettre en place des écoles de restauration à l’image de celles qui existent déjà en Italie”, a avancé Laura Baratin.

Six universités tunisiennes font partie de ce projet: trois à la Capitale (Universités de Tunis, de la Manouba et de la Zitouna), deux au Centre du pays (Sousse et Sfax), et une université au Sud du pays (Gabès).

La formation est basée sur toutes les branches de restauration des biens culturels avec différentes spécialités.

Les cours concernent entre autres les oeuvres d’art peintes sur un support en bois et sur le textile, matériaux en pierre et leurs dérivés, matériaux et produits textile et cuir ainsi que les livres anciens, documents imprimés et photographies numériques.

D’une durée de trois années, le cycle des études vise la formation dans la restauration des biens culturels pour les restaurateurs d’objets mobiliers, le développement de nouvelles compétences pour les enseignants et le personnel technique et la mise en place d’un réseau local pour soutenir ce nouveau cycle d’études.

Les études durant la première année sont communes à toutes les universités afin de donner l’occasion aux étudiants la possibilités de choisir la spécialité qui leur convient durant les deux autres années.

Durant les deux premières années, le projet qui sera comme un support à toutes les activités de restauration, est développé dans les six universités concernées selon une approche multidisciplinaire.

Qualifiée comme étant une activité multidisciplinaire, la formation dans la restauration offre la possibilité d’innover les méthodes d’enseignement et d’encourager l’utilisation des nouvelles technologies à travers “la coopération et l’harmonisation des études qui sont en train d’être mises en place dans ce secteur en Tunisie avec celles déjà existantes en Europe”, a fait savoir Laura Baratin.

A partir de cette année, cinq sur les six universités impliquées ont déjà commencé les cours de formation avec dans chaque université, entre 10 et 12 étudiants. Une partie de la formation théorique est également développée à distance et les ateliers de restauration qui sont en train d’être équipés seront fin prêts au mois de juillet.

Dans le futur, les étudiants auront des cours assurés par des restaurateurs qui viennent spécialement d’Italie, et ce, en coordination avec les universités italiennes partenaires.

Ce projet, a-t-elle rappelé, s’inscrit dans la même perspective de l’école archéologique italienne de Carthage qui sera basée dans les locaux de l’Institut culturel italien (ICI) à Tunis et dont la création a été annoncée vendredi 18 mars 2016.