Tunisie : La société civile présente sa première mouture du projet de loi contre la discrimination raciale

La première mouture du projet de loi pénalisant la discrimination raciale qui vient d’être élaborée par un collectif de la société civile sera soumise, d’ici un mois et demi à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).

“Ce projet de loi vise dans sa substance à briser le silence autour de cette question”, ont souligné les représentants de ce collectif, lors d’un point de presse, tenu lundi à Tunis, à l’occasion de la célébration de la journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale.

Dans leur exposé de motifs, les représentants de ce collectif (FTDES, Réseau EuroMed droits, CRLDHT) ont exprimé leur inquiétude face à ce phénomène qui “ne cesse de prendre de l’ampleur” en Tunisie, et ce, malgré la promulgation de nouvelle constitution. Ce projet de loi comporte deux volets.

Le premier est consacré à la pénalisation de la discrimination raciale tandis que le deuxième tend à adapter le dispositif juridique aux normes internationales.

Le président du réseau Euro Med droits, Rami Salhi s’est dit “étonné” face à la montée en puissance de ce fléau en Tunisie, un pays qui a toujours été pionnier en matière d’abolition d’esclavage.

La discrimination raciale, a-t-il dit, touche aussi bien tous les tunisiens que les africains résidant en Tunisie, soulignant à ce propos, que plusieurs d’entre eux ont été victimes d’actes discriminatoires.

Pour le représentant du forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), Messaoud Romdhani, il est impossible aujourd’hui de vanter les vertus d’une constitution breviaire des droits et des libertés en l’absence d’une loi pénalisant la discrimination raciale.

Il a, par ailleurs, appelé le ministère de l’éducation à instaurer un programme visant à inculquer les valeurs de tolérance et du respect d’autrui dans toutes les écoles. Par ailleurs, la présidente de l’association M’NEMTI, Sadiaa Mesbah a indiqué que la discrimination raciale se fait de plus en plus sentir dans le sud tunisien.

Elle a, d’autre part, déploré l’exclusion de son association de l’élaboration de ce projet de loi. Un certain nombre de députés de l’ARP ont exprimé leur disposition à adopter ce projet de loi, appelant, dans ce sens, à consacrer le principe d’égalité entre tous les citoyens.